(VOVworld) - Le secrétaire d’Etat américain entame ce jeudi une tournée dans 4 pays asiatiques, la cinquième en un an dans cette région que Washington présente comme le nouveau « pivot » de sa politique étrangère. Cette nouvelle tournée, qui doit durer jusqu'au 18 février, va précéder de peu celle qu’effectuera le président Barack Obama dans la région en avril prochain. Mais pour les analystes, cette tournée du chef de la diplomatie américaine est censée être une visite de courtoisie, peu susceptible, donc, d’apaiser les tensions qui s’accentuent de plus en plus dans la région.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry lors de son arrivé à Séoul le 13 Février 2014. Photo: Chung Sung-Jun/Getty Images

C’est en République de Corée, en Chine, en Indonésie et aux Emirats Arabes Unis que John Kerry a prévu de se rendre. L’objectif est de relancer la coopération bilatérale et de trouver, avec ces 4 pays, des solutions aux conflits qui enflamment la région.

L’Asie, « pivot » de la politique extérieure américaine

Cette nouvelle tournée commencera par Séoul et sera consacrée au dossier nucléaire nord-coréen. Mais le chef de la diplomatie américaine devrait aussi discuter avec les responsables sud-coréens des mesures pour approfondir son alliance stratégique.

Le dossier nord-coréen dominera également les entretiens de la prochaine étape de John Kerry à Pékin. Mais la question des énergies propres et du changement climatique devrait également figurer au menu des débats avec l'un des pays champions en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

A Jakarta, John Kerry devrait réaffirmer la volonté de son pays de coopérer avec l’Indonésie dans l’adaptation au changement climatique, la sécurité, la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Il devrait présider la réunion du comité mixte des deux gouvernements et rencontrer le secrétaire général de l’ASEAN Le Luong Minh.

John Kerry terminera son voyage par Abou Dhabi, où la Syrie et le processus de paix israélo-palestinien seront au coeur des discussions.

Défis de la stratégie de rééquilibrage des Etats Unis vers l’Asie

Certes, le message que le chef de la diplomatie américaine veut faire passer à Pékin est susceptible d’attirer l’opinion publique. Comme s’il fallait par avance arrondir les angles, Washington s’était engagé, par la voie du porte parole de la Maison Blanche Jen Psaki, à maintenir une relation positive avec Pékin en saluant l’émergence d’une Chine pacifique et prospère, jouant un rôle actif dans le règlement des problèmes internationaux. Cette déclaration était d’ailleurs intervenue juste après que la Chine ait mis en place, unilatéralement, une zone d’identification aérienne de défense en mer de Chine Orientale. Mais les Etats-Unis, maniant le chaud et le froid, avaient également demandé à la Chine, au risque de s’attirer les foudres de cette dernière, de clarifier ses revendications en mer orientale. Ils avaient par ailleurs promis au Japon, leur allié stratégique, de le protéger en cas d’attaque, y compris sur les îles qui font l’objet d’un litige de souveraineté entre Tokyo et Pékin. Face à tant de contradictions américaines, les analystes se demandent si Washington n’est pas entrain de jouer un numéro de funambule de plus en plus périlleux. A noter en plus que la visite de John Kerry en République de Corée, à l’approche d’un exercice militaire américano-sud coréen, est de nature à exabercer les tensions dans la péninsule... Au risque de jouer les boute-feu, alors…