Photo d'illustration: The New Yorker
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Des gestes durs...
Le 6 mai dernier, le président américain a opposé son veto au projet de loi adopté par le Congrès visant à limiter sa capacité à déclencher une guerre avec l’Iran. Selon Donald Trump, ce projet de loi, introduit par les démocrates, aurait pour objectif de diviser le Parti républicain aux seules fins de remporter l’élection du 3 novembre.
Tout a commencé le 28 avril quand l’administration de Donald Trump a fait circuler au Conseil de sécurité un projet de résolution prolongeant sine die l’embargo de l’ONU imposé à l’Iran sur les ventes d’armes conventionnelles, supposé prendre fin en octobre 2020. Quelques jours auparavant, le 22 avril, Donald Trump avait annoncé avoir donné l’ordre de détruire toute embarcation iranienne qui s’approcherait de façon dangereuse des navires américains dans le Golfe.
En réponse aux menaces des États-Unis, l’Iran a multiplié les déclarations fermes. Le 29 avril, le porte-parole des Forces armées iraniennes a affirmé que si les navires américains violaient les eaux territoriales iraniennes en traversant le Golfe persique, l’Iran répondrait avec sévérité. Il a également affirmé que les menaces du président Donald Trump n’avaient d’autre objectif que des fins politiciennes en vue des prochaines élections présidentielles américaines. Le 4 mai, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé les tentatives “illégitimes” des États-Unis pour prolonger l’embargo sur les armes, affirmant que si tel était le cas, la réaction de l’Iran serait ferme. Le 6 mai, le président iranien Hassan Rohani a réitéré la menace d’une “terrible riposte” si l’embargo était prorogé.
La probabilité d’une guerre semble mince
Malgré la tension palpable entre les deux pays, la probabilité d’une guerre entre Washington et Téhéran reste mince. Selon les experts, la tension actuelle n’est pas aussi sérieuse que celle qui avait suivi l’assassinat par les États-Unis, au début de l’année, du puissant général Qassem Soleimani. Les relations entre Washington et Téhéran ayant alors été décrites comme « au bord d’une guerre ».
A l’heure actuelle, ni Washington ni Téhéran ne veut la guerre. L’Iran qui est lourdement touché par la pandémie de Covid-19, a besoin d’aides financières de la communauté internationale, notamment du prêt d’urgence de 5 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI). Et après la dureté, le pays semblerait plutôt jouer la carte de l’apaisement, allant jusqu’à proposer le 10 mai d’échanger des prisonniers avec les États-Unis sans condition préalable.
De leur côté, les États-Unis, qui recensent le plus grand nombre de contaminations de Covid-19 dans le monde, doivent se concentrer sur la lutte contre la pandémie ainsi que sur la relance économique.
Manifestement, il y va de l’intérêt de l’Iran comme des États-Unis de clore ce chapitre de tensions pour régler leurs problèmes internes. Ce serait aussi une bonne chose pour le Moyen-Orient et pour le monde entier.