Iran: l’élection présidentielle ne changera pas la donne!

Anh Huyen
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(VOVworld)- Ce vendredi, 50 millions d’électeurs iraniens sont appelés aux urnes pour élire le successeur du président Mahmoud Ahmadinejad, lequel abandonne les rênes du pouvoir au bout de huit années marquées par une confontation avec les grandes puissances occidentales, sur fond d’ambitions nucléaires controversées. Est-ce que cette élection va changer la donne? Peu probable, d’après les observateurs, étant donné le ton radical adopté par la plupart, pour ne pas dire la totalité des candidats en lice. En d’autres termes, pas de changements en vue à Téhéran...
(VOVworld)- Ce vendredi, 50 millions d’électeurs iraniens sont appelés aux urnes pour élire le successeur du président Mahmoud Ahmadinejad, lequel abandonne les rênes du pouvoir au bout de huit années marquées par une confontation avec les grandes puissances occidentales, sur fond d’ambitions nucléaires controversées. Est-ce que cette élection va changer la donne? Peu probable, d’après les observateurs, étant donné le ton radical adopté par la plupart, pour ne pas dire la totalité des candidats en lice. En d’autres termes, pas de changements en vue à Téhéran...

Parmi les plus de 700 candidats qui s’était déclarés pour cette élection présidentielle, le conseil des gardiens de la révolution n’en a retenu que 8. Et sur les 8 en question, 5 sont des conservateurs, évoluant dans la mouvance d’Ali Khamenei, le guide suprême de la révolution iranienne. Ce dernier s’est d’ailleurs employé à disqualifier les candidats progressistes, à commencer par Akbar Hashemi Rafsanjani, une brillante figure de la révolution iranienne qui avait déjà été président entre 1989 et 1997. A noter aussi la mise au banc d’Efandiar Rahim Mashaie, un collaborateur du président Mahmoud Admadinejad, qui passe pour être réformiste et modéré, et qui fait partie de ceux qui tiennent tête à Ali Khamenei.

Lors de l’élection présidentielle de 2009, la campagne avait été assez animée. Cette année, l’atmosphère est tout à fait différente: pas de défilés dans les rues, presque pas d’affiches... Les campagnes menées par les candidats auront été sobres et sans éclat. Seuls 3 débats télévisés auront eu lieu, qui auront permis quelques échanges d’idées, peu susceptibles de susciter l’intérêt de l’électorat...    

Il semble qu’au quotidien, les Iraniens soient beaucoup plus préoccupés par les restrictions en toutes sortes dues aux sanctions internationales. Il faut dire que la situation n’est pas brillante, loin s’en faut. Selon de récentes statistiques, l’inflation a atteint 29,8%, le taux de chômage s’élève à 14%, et le rial, la monnaie iranienne, a perdu 80% de sa valeur depuis le début de 2012. Quant aux exportations, elles ont également baissé de 40%. Si l’on prend d’ailleurs en compte les exportations pétrolières et les investissements étrangers en berne, force est de constater que le développement de son programme nucléaire civil a déjà coûté à l’Iran plus de 100 milliards de dollars.   

Venons-en justement au nucléaire, cause de cette mise sur la selette de l’Iran. Pas plus tard que la semaine dernière, l’administration américaine a inscrit sur sa liste noire une quarantaine de sociétés iraniennes suspectées de dissimuler des biens et de financer le gouvernement de Téhéran. Et ce n’était pas la première fois que la Maison Blanche adoptait des mesures de ce type. Précédemment, elle avait sanctionné des entreprises chimico-pétrolières, des producteurs automobiles, mais aussi des officiels.    

Dans un tel contexte de récession économique, les Iraniens auraient besoin d’un président qui change la donne, qui soit capable de tendre la main aux puissances occidentales pour sortir le pays de son isolement. Mais étant donnée la tournure que prend la campagne électorale, il est peu probable que la situation puisse évoluer favorablement. Aucun des candidats éligibles ne semble vraiement dominer les débats   et être en mesure d’avancer de réelles propositions susceptibles de changer la donne. 

Il faut dire à leur décharge que la constitution iranienne est telle que si le président est celui qui représente le pays à l’étranger et qui, à ce titre, signe des traités, son pouvoir reste limité, notamment pour tout ce qui touche au militaire ou au nucléaire. Dans ces domaines précis, c’est le guide suprême de la révolution, Ali Khamenei, en l’occurence, qui dispose d’une réelle capacité de décision. Et vu qu’au moins 5 des candidats en lice  évoluent dans son sillage, il est peu probable que l’Iran change de politique en changeant de président. Il faut plutôt s’attendre, au risque d’être fataliste,  à ce que le ton se durcisse, et que la confontation avec les puissances occidentales ne prenne un tour militaire./.

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