Indonésie : une élection, deux voies

Hong Van
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(VOVworld) – L’élection présidentielle de l’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde se tiendra mercredi le 9 juillet. En lice : deux candidats : le gouverneur de Jakarta, Joko Widodo, un représentant des années de démocratisation et Prabowo Subianto qui personnifie un pouvoir fort, autoritaire, la nostalgie du passé.

(VOVworld) – L’élection présidentielle de l’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde se tiendra mercredi le 9 juillet. En lice : deux candidats : le gouverneur de Jakarta, Joko Widodo, un représentant des années de démocratisation et Prabowo Subianto qui personnifie un pouvoir fort, autoritaire, la nostalgie du passé. Alors que les deux candidats étaient au coude-à-coude dans les sondages, les électeurs devront faire un choix crucial pour « savoir si l'Indonésie va de l'avant ou amorce un retour en arrière ».

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Des affiches électorales des deux candidats à la présidentielle du 9 juillet tapissent la capitale Jakarta. Photo : AFP

Près de 190 millions d'électeurs sont appelés aux urnes mercredi pour élire leur nouveau président dans les 487.000 bureaux de votes, implantés dans les 17.000 îles et îlots de l'archipel. La diaspora a déjà voté, auprès des représentations diplomatiques les 4, 5 et 6 juillet dernier.

Si les deux candidats en lice pour l'élection présidentielle ont des programmes très similaires, les personnages sont radicalement différents : une figure populaire éprise de réformes face un ex-général conservateur issu de l'élite. Cette élection est très importante dans la mesure où les Indonésiens font pression sur le gouvernement pour réclamer un changement politique radical, 50 ans après l’instauration de la démocratie. C’est ce qu’a affirmé Alexander Arifianto, de l’Institut de recherches sur l’Asie du Sud-Est, basé à Singapour. Pour Paul Rowland,  expert à Jakarta, ce scrutin décidera si l’Indonésie va de l’avant ou amorce un retour en arrière.

Un soutien serré dans les deux camps

C’est une course gagnant-gagnant car lors des récents sondages, le taux de soutien était assez serré pour les deux candidats. Leur destin sera donc décidé par les électeurs indécis qui représentent quelque 20% du total national. Or, les programmes des deux candidats sont presque identiques. Ils ont privilégié l’aide aux plus démunis. Leur vraie bataille se situera dans une large région rurale à Java peuplée de 40% de la population. Celui qui remportera doit être un « dirigeant du peuple », qui accordera la priorité à la population disposant de bas revenus et aux agriculteurs, qui représentent la moitié de la population à Java.

Issu d'un milieu modeste, Joko Widodo, 53 ans, a promis de créer des cartes d'accès aux soins et à l'éducation pour les plus pauvres, dans un pays où près de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Prabowo Subianto, 62 ans, s’est engagé, lui, à améliorer le bien-être social, les droits fondamentaux de l’homme et à établir une « économie pour le peuple » dont le budget pour l’agriculture sera multiplié par 10.

Les enjeux pour le futur président élu

Quelle que soit l'issue du scrutin, le vainqueur devra faire face à de nombreux défis importants. En premier lieu : la corruption. En effet, La lutte contre la corruption endémique est jugée indispensable pour ce pays classé 114ème rang sur 177 des pays examinés par Transparency International. Selon le rapport sur la compétivité mondiale du Forum économique mondial, la corruption est la première cause qui entrave le développement du 4è pays le plus peuplé du monde.

Autre champ de bataille : la récession économique. Le nouveau président devrait relancer la première économie de l’Asie du Sud-Est dont le rythme de croissance se situe, depuis une décennie autour de 6 % et dont on observe un léger ralentissement depuis un an. Alors que la monnaie nationale a subi une dévaluation de 20%, le prix des carburants et les importations de produits alimentaires ont fortement augmenté.

Le refus de la pauvreté constitue aussi un immense défi pour le nouveau gouvernement. Selon la Banque mondiale, l’écart entre les riches et les paures a tendance à s’accentuer dans ce pays. Le coefficient de Gini, qui mesure le niveau d’inégalité des revenus dans un pays est passé de 0,35  points en 2005 à  0,41 points en 2012, signe de l’instabilité sociale. 11,5% des Indonésiens vivent actuellement sous le seuil de la pauvreté, témoin d’un ralentissement de la lutte anti-pauvreté.

Le scrutin s'annonce crucial pour l'avenir de l'archipel car l'issue parait plus que jamais incertaine, les deux candidats étant au coude-à-coude dans les sondages.

 

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