Le président américain et son épouse Melania ont été accueillis, le 3 juin, au palais de Buckingham, pour une cérémonie suivie d'un déjeuner avec la reine Elizabeth II puis d'un banquet officiel dans la soirée. Après son déjeuner avec la reine, Donald Trump a visité l'abbaye de Westminster avant le fameux thé protocolaire pris avec l'héritier du trône, le Prince Charles, et son épouse Camilla. Mardi, le locataire de la Maison blanche devait rencontrer la Première ministre Theresa May, à trois jours de sa démission, prévue le 7 juin. La fin de la visite présidentielle sera centrée sur le 75e anniversaire du Débarquement, avec une cérémonie à Portsmouth (sud de l'Angleterre) mercredi.
Des paroles qui froissent les dirigeants britanniques
Dans des entretiens accordés à la presse britannique avant son arrivée, le président américain n’a pas hésité à critiquer la manière dont la Première ministre britannique avait mené les négociations avec Bruxelles. Il a même recommandé au futur successeur de Theresa May de quitter l'UE sans accord, le conseillant de ne pas payer les frais du divorce prévus dans l’accord conclu entre Londres et Bruxelles fin 2018.
Donald Trump a également fait de l'ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, partisan d'un Brexit dur, son champion pour remplacer la Première ministre conservatrice. Ces propos ont été jugés comme "une ingérence inacceptable dans notre démocratie" par Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition britannique.
Comme ses prédécesseurs, Donald Trump se devait d’insister sur la "relation spéciale" anglo-américaine. Or, cette dernière a été mise à rude épreuve dans plusieurs dossiers. L’Iran, dont la volonté affichée du Royaume-Uni est de défendre l'accord nucléaire, l’environnement ou encore le géant chinois des télécoms Huawei contre lequel Donald Trump a demandé de se montrer "très prudent".
Pas d’accord important en vue
Dans un tweet envoyé quelques minutes avant son arrivée dans la capitale britannique, Donald Trump a promis de se comporter comme « un grand ami du Royaume-Uni » et s’est dit « très impatient de sa visite ».
Malgré sa bonne volonté affichée, sa visite intervient dans un climat difficile. Le chef du parti travailliste, Jeremy Corbyn, a annoncé qu’il n’assisterait pas au banquet royal donné en l’honneur du président américain. Sadiq Khan, le premier maire musulman de Londres, a déclaré le 2 juin sur Sky News que le Royaume-Uni avait tort de lui "dérouler le tapis rouge" après avoir comparé, dans l’Observer, ses propos à ceux tenus par les "fascistes du XXe siècle".
Dans ce contexte, il sera probablement difficile pour Washington et Londres de trouver de nouveaux accords. Mais considérant que les deux pays sont alliés de longue date et qu’ils partagent de nombreux intérêts stratégiques communs, ils ont besoin l’un de l’autre et se doivent de consolider leur attachement.