Le nouveau président français Emmanuel Macron. Photo AFP |
Selon les résultats définitifs du ministère de l’intérieur, le candidat d’En marche ! a été élu à la présidence française avec 66,10 % des voix contre 33,9 % pour la candidate frontiste. A 39 ans, l’ancien ministre de l’économie devient le plus jeune président de la République, une hypothèse invraisemblable il y a encore un an. Dans son programme, Emmanuel Macron veut renforcer l’intégration européenne et soutient la mondialisation. Il propose d'investir 50 milliards d'euros sur la durée du quinquennat dans la formation des jeunes et des demandeurs d'emploi, la transition écologique et énergétique, les infrastructures de transport et la santé.
Une fin heureuse pour la France et l’Europe
Si la victoire du fondateur d’En marche est très nette, son élection ne repose cependant pas sur une très large adhésion. La majorité des électeurs qui a glissé le bulletin Macron dans l’urne l’aurait fait pour faire barrage à Marine Le Pen.
Pour le président sortant François Hollande, la victoire d'Emmanuel Macron confirme qu'une grande majorité de français a voulu se rassembler autour des valeurs de la République et marquer leur attachement à l'Union européenne comme à l'ouverture de la France dans le monde".
La victoire d’Emmanuel Macron est aussi un soulagement pour les responsables européens qui ont été parmi les premiers à réagir à son élection. Les Français ont fait le choix d'un "avenir européen", s'est félicité le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Le président du Conseil européen Donald Tusk a salué la décision des Français en faveur de "la Liberté, l'Egalité, la Fraternité". La victoire d’Emmanuel Macron est "une victoire pour une Europe forte et unie et pour l'amitié franco-allemande", a déclaré Steffen Seibert le porte-parole de la chancelière Angela Merkel. "La France est l'un de nos plus proches alliés et nous nous réjouissons de travailler avec le nouveau président sur un large éventail de priorités communes", a écrit le porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May. A Washington, Donald Trump a écrit sur Twitter qu’il était "très impatient de travailler avec Emmanuel Macron.
Les défis sont de taille
Malgré son score, le président élu ne bénéficiera d’aucun état de grâce et va devoir envoyer des signaux forts aux Français qui n’ont pas voté pour lui. La bataille des législatives des 11 et 18 juin, son prochain rendez-vous, sera déterminante pour lui permettre de mener sa politique. La situation est inédite depuis 1958 : le nouveau président de la République ne s’appuie sur aucune force parlementaire. Afin de gouverner, Emmanuel Macron doit maintenant obtenir une majorité aux législatives où la droite espère prendre sa revanche, la gauche faire mentir sa déroute annoncée et le FN entrer en force à l’Assemblée.
Autres champs de bataille: réconcilier les Français. Dès le lendemain de sa victoire, une première manifestation à Paris d’un collectif réunissant associations et sections syndicales, notamment CGT, SUD ou Unef, visait à rappeler au nouveau président leur ferme opposition à son projet.
L’économie et le terrorisme sont d’autres défis majeurs à relever. La France a connu un taux de chômage de plus de 10% alors que la moyenne européenne n’est que de 8%. Ces dernières années, l’Hexagone était aussi la cible de nombreux attentats terroristes. 230 personnes ont été tués depuis janvier 2015.
Emmanuel Macron prendra le pouvoir le 14 mai, date de la fin de mandat officielle de François Hollande.