Le Premier ministre indien Narendra Modi a partagé le
point de vue de l’ASEAN pour une région indo-pacifique libre, ouverte, transparente,
pacifique, prospère et basée sur le respect du droit international |
Plus de 500 ministres de la Défense et spécialistes de plus de 50 pays se
sont réunis à Singapour la semaine dernière afin de discuter des enjeux
sécuritaires de la région et de renforcer leur coopération pour une zone
d’Asie-Pacifique stable, pacifique et prospère.
Rôle
central de l’ASEAN dans la structure régionale
Dans son discours, le Premier ministre indien Narendra Modi a partagé le
point de vue de l’ASEAN pour une région indo-pacifique libre, ouverte, transparente,
pacifique, prospère et basée sur le respect du droit international. Il a
également insisté sur l’importance de l’ « accès égal » de tous les pays de la région
aux zones maritimes et aériennes internationales. Réaffirmant l’importance de
la politique indienne d’orientation vers l’Est, Narendra Modi a souligné que
l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) était l’un des piliers
de cette politique. Il s’est ensuite engagé à dynamiser la coopération
multiforme avec les pays aséaniens.
La déclaration du chef du gouvernement
indien prouve que l’ASEAN demeure un pilier de la stratégie indo-pacifique que
New Delhi promeut actuellement avec les Etats-Unis, l’Australie et le Japon.
Côté aséanien, renforcer la coopération avec l’Inde, une puissance de la région
permet d’assurer une structure sécuritaire équilibrée en Asie-Pacifique.
Réponsabilité et dialogue à l’honneur
Les récentes évolutions dans la région et
la montée en puissance de grands pays ont fait changer l’ordre régional. Les
agissements unilatéraux menés par la Chine en mer Orientale dont le déploiement
d’armes militaires dans l’archipel
des Spratleys augmentent la complexité des défis et enjeux sécuritaires de la
région. Dans ce contexte, les dialogues comme celui de Shangri-La s’imposent plus
que jamais pour renforcer la confiance et la coopération sécuritaire entre les
pays de la région et créer un environnement propice au développement.
C’est pourquoi, malgré les divergences
qui persistent, les participants ont choisi de privilégier le dialogue et la
coopération pour renforcer la confiance. Les Etats-Unis se sont déclarés prêts
à coopérer avec la Chine pour une relation bilatérale fructueuse et ont réitéré
leur volonté d’intensifier leur coopération avec les pays aséaniens en matière
sécuritaire. La République de Corée a souligné l’importance du dialogue et des
efforts diplomatiques dans la résolution des problèmes en péninsule coréenne. Singapour,
le pays hôte, tente de se rapprocher des pays concernés afin d’élaborer un code
pour éviter les collisions non
intentionnelles entre les aéronefs militaires.
Une fois achevé, ce texte sera soumis à la Conférence des ministres de la
Défense de l’ASEAN pour approbation en octobre prochain.
De l’avis des observateurs, le 17e
dialogue de Shangri-La a abouti à des résultats concrets et encourageants.
L’engagement des parties à oeuvrer pour la sécurité et le respect de l’ordre
régional en évitant de recourir à la force et de complexifier la situation dans
la région en est le témoignage.