Détention du pasteur Brunson : les tensions s’aggravent entre Washington et Ankara

Hông Vân
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(VOVWORLD) - Les tensions sont montées d’un cran entre les deux plus grandes armées de l’OTAN. Les Etats-Unis ont mis en place des sanctions contre les ministres turcs de la Justice et de l’Intérieur en réaction à la détention en Turquie d'un pasteur évangéliste américain. Ankara a menacé mercredi à son tour Washington de mesures de rétorsion.
Détention du pasteur Brunson : les tensions s’aggravent entre Washington et Ankara - ảnh 1Photo d'illustration
L’affaire du pasteur américain Andrew Brunson a ravivé les tensions entre la Turquie et les États-Unis. Accusé par Ankara d'être impliqué dans le coup d'État raté du 15 juillet 2016, le pasteur Brunson a été placé la semaine dernière en résidence surveillée après un an et demi de détention. La justice turque a rejeté le 31 juillet dernier la demande de remise en liberté du pasteur, demande déjà effectuée l’année dernière, lors d'une rencontre Trump-Erdogan. M.Erdogan avait alors proposé un échange avec l'ex-imam Fethullah Gulen, exilé aux Etats-Unis et qui est, selon Ankara, l’auteur du putsch raté. 

De vastes sanctions promises par Donald Trump

Les sanctions américaines consistent en la saisie de biens et d’avoirs des ministres turcs de l'Intérieur et de la Justice, Süleyman Soylu et Abdulhamit Gül, que les États-Unis accusent d'avoir joué un rôle majeur dans l'arrestation et la détention du pasteur Andrew Brunson. Jamais Washington n’a imposé de sanctions aussi sérieuses contre Ankara. De l’avis des observateurs, ces sanctions ne font qu’aggraver les tensions entre les deux plus grandes armées de l’OTAN.

Auparavant, le président des Etats-Unis avait menacé la Turquie de «vastes sanctions» si elle ne libérait pas le pasteur américain. Ankara a dénoncé mercredi le comportement, selon lui, agressif de Washington et menace de répondre aux sanctions prises contre l'arrestation de Andrew Brunson. « Il ne fait aucun doute que cela va grandement endommager les efforts constructifs déployés en vue de régler les problèmes entre les deux pays », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Désaccords sur la Syrie

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis s’étaient déjà dégradées avec le désaccord sur le dossier syrien et sur celui de Fethullah Gülen dont Ankara réclame avec insistance l’extradition pour son implication présumée dans le putsch avorté de juillet 2016. Cette demande est restée pour l’heure lettre morte.

Le soutien apporté par Washington à la milice syrienne kurde des YPG a, en outre, fortement tendu les rapports, Ankara voyant dans ce groupe armé une organisation « terroriste » qui menace ses frontières.

Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait pourtant parlé au téléphone plus tôt dans la journée avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu. Les deux hommes devraient se rencontrer cette semaine à Singapour.

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