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Le commerce mondial devrait enregistrer en 2020 une contraction comprise entre 13 et 32%. La faute à la pandémie de coronavirus qui a fortement “désorganisé les activités économiques et la vie dans le monde”, a estimé l’Organisation mondiale du commerce dans son plus récent rapport. La plupart des pays touchés mettent sur la table des dizaines, voire des centaines de milliards de dollars pour tenter d’éviter un effet boule de neige.
Des plans de relance massifs
Face au spectre d’une nouvelle crise de la zone euro, la Banque centrale européenne a annoncé des rachats de titres pour 750 milliards d’euros, un niveau inédit. Ce programme s’ajoute à une première enveloppe de 120 milliards d’euros déjà débloquée.
La Commission européenne a annoncé le 25 mars qu’elle allait prélever 37 milliards d’euros sur le budget consacré d’ordinaire aux investissements, en ciblant les régions qui en ont le plus besoin.
L'Allemagne, première économie européenne, a quant à elle prévu un plan de 550 milliards d'euros pour sauver ses startups.
Aux États-Unis, Donald Trump a annoncé un nouveau plan d’aide, le troisième depuis le début de l’épidémie. Ce plan d’une valeur de 2 200 milliards de dollars, devrait permettre à des dizaines de millions de familles américaines de recevoir un chèque de 1200 dollars et une prime de 500 dollars par enfant. Quant à la Réserve fédérale américaine, elle a baissé à deux reprises ses taux d’intérêts en l’espace de quinze jours.
En Asie, la Chine, deuxième économie du monde, a dévoilé un plan de soutien de 1.000 milliards de yuans (131,4 milliards d'euros) pour soutenir son économie qui devrait chuter cette année pour la première fois en 40 ans. La Banque centrale chinoise a annoncé une nouvelle baisse du taux de réserves obligatoires imposé aux banques, une mesure destinée à libérer environ 78,6 milliards de dollars pour stimuler les prêts et relancer l'économie.
La République de Corée a quant à elle doublé un plan d’aide aux entreprises initialement prévu à 50.000 milliards de wons (40 milliards de dollars) qui s’élève désormais à 100.000 milliards de wons (80 milliards de dollars).
Le 23 mars, le Premier ministre japonais Abe Shinzo a annoncé un net renforcement des aides financières de l’État pour soutenir en urgence l’économie, notamment les petites et moyennes entreprises. L'enveloppe totale d'un dispositif de prêts de l'État aux entreprises va être portée à 1.600 milliards de yens (13,4 milliards d'euros), contre un montant initial de 500 milliards de yens annoncés.
Les institutions financières internationales telles que la Banque asiatique de développement et la Banque mondiale ont elles aussi annoncé des plans d’aide pour soutenir ses membres les plus vulnérables. La Banque mondiale s’est dite prête le 3 avril à déployer jusqu’à 160 milliards de dollars au cours des 15 prochains mois pour aider les pays les plus pauvres à répondre aux conséquences immédiates de la pandémie et soutenir la reprise économique.
L’urgence d’une réponse commune
Si la crise de coronavirus plonge l’économie mondiale dans une récession brutale et profonde, elle profite tout de même à certains secteurs.
Avec plus de 2,63 milliards de personnes confinées à travers la planète, les technologies numériques et le commerce en ligne semblent être les grands gagnants. Par ailleurs, alors que la chaîne d’approvisionnement mondiale est lourdement perturbée, beaucoup de pays cherchent à diversifier leurs fournisseurs en évitant de dépendre d’un marché unique que serait la Chine.
Or, malgré les plans de relance “historiques” lancés, le coronavirus est un défi mondial qui nécessite donc une réponse économique commune de tous les pays. La promotion de la libéralisation commerciale et de l’investissement, la relance des échanges suite à l’épidémie, sont autant de mesures essentielles pour remettre l’économie mondiale sur les rails.