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Les pourparlers entre les ministres des Affaires étrangères russe Serguei Lavrov (gauche) et ukrainien Dmytro Kuleba, tenus le 10 mars 2022. |
Lors de ces discussions, qui auront été la première rencontre entre chefs de la diplomatie depuis le lancement de l’opération militaire russe en Ukraine le 24 février, il a beaucoup été question de couloirs humanitaires, de cessez-le feu, de sécurité nucléaire... Rien de concret n’en est sorti, si ce n’est la confirmation, côté russe, de l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l’évacuation des civils de cinq villes d’Ukraine.
Moscou et Kiev ont organisé trois cycles de négociations consécutifs au cours de ces 10 derniers jours, sans réussir à progresser, sauf sur cette question de l’évacuation des civils, qui aura largement dominé le troisième acte de ces pourparlers.
Les négociateurs russes et ukrainiens à Belovezhskaya Pushcha (Biélorussie), le 7 mars 2022.
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Les premiers pourparlers du 28 février avaient été perçus par la communauté internationale comme une marque de bonne volonté, même s’il paraissait alors évident qu’un accord de cessez-le-feu n’était pas envisageable dans l’immédiat.
La Russie a mis sur la table des négociations des questions liées à la politique, à la démilitarisation et à la garantie de la neutralité de l’Ukraine. L’Ukraine a quant à elle déclaré que Kiev et Moscou pouvaient parvenir à un accord sur toutes les questions, à l’exception du statut de la Crimée et du Donbass, qui restent pour l’instant les principales pierres d’achoppement entre les deux acteurs du conflit.
La bataille diplomatique s’intensifie
L’Occident et la Russie se livrent désormais une guerre de sanctions qui va croissant, ce qui n’empêche pas les diplomates de s’activer en sous-main pour tenter de trouver une issue honorable à la crise. La France et l’Allemagne, notamment, sont en première ligne de cette bataille diplomatique. En l’espace de deux semaines, le président français Emmanuel Macron, qui se trouve être actuellement le président de l’Union européenne, aura eu quatre entretiens téléphoniques avec son homologue russe Vladimir Poutine sur la situation en Ukraine. Le chancelier allemand Olaf Schol essaie de son côté de maintenir un canal de communication avec les dirigeants russes. Français et Allemands semblent d’accord pour reconnaître que les préoccupation en matière de sécurité de Moscou sont à l’origine du conflit actuel et que ce dernier perdurera tant que Moscou ne sera pas rassuré.
D’autres pays comme Israël, la Turquie et l’Indonésie ont aussi exprimé le désir de servir de médiateurs entre Moscou et Kiev. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Chung Eui-yong devrait se réunir cette semaine avec ses homologues mexicain, turc et australien pour discuter des moyens de trouver une issue pacifique à la crise.
L’ONU a également tenu de nombreuses réunions, notamment avec les chefs de délégations de la Russie et de l’Ukraine.
Les dégâts qu’auront provoqués les deux premières semaines du conflit rendent urgente la recherche d’une solution pacifique. Il paraît néanmoins peu probable qu’un cessez-le-feu puisse être obtenu à court ou moyen terme. Cela étant, à ce stade, la porte du dialogue reste encore timidement entrebaillée, suffisamment pour que tout espoir ne soit pas perdu.