Le 27^ème sommet de l’ASEAN qui a eu lieu à Kuala Lumpur, capitale malaisienne, est entré dans l’histoire de l’association. C’est en effet pendant son déroulement que la déclaration de création d’une communauté aséanienne en 2015 et la Vision ASEAN 2025 ont été signées par les dirigeants des 10 pays membres, en présence du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et des dirigeants des 8 pays partenaires et interlocuteurs de l’association.

Un prestige accru sur la scène politique internationale

La naissance de la communauté aséanienne a été fixée le 31 décembre 2015. Cette nouvelle institution régionale, qui s’articulera sur trois piliers (politique et sécuritaire, économique et socio-culturel) permettra de créer un bloc plus cohérent et plus solidaire à tous les niveaux. Désormais, les 10 Etats membres partageront les mêmes responsabilités.

La déclaration de Kuala Lumpur sur la Vision 2025 a souligné la volonté des parties de créer une communauté basée sur la loi et orientée vers la population, de promouvoir les acquis  et de garantir à tous ses habitants les droits fondamentaux, une meilleure qualité de vie et le bénéfice des avancées communautaires.

Le secrétaire général de l’ASEAN, Le Luong Minh, a salué les avantages considérables qu’apportera la future communauté aséanienne, notamment au niveau politique et sécuritaire. Les pays de l’ASEAN ont décidé d’unir leurs efforts pour relever ensemble les défis qui menacent la paix et la stabilité de la région.

« Les mécanismes régionaux qui ont été mis en place par l’ASEAN sont aujourd’hui des forums fiables et prestigieux où l’on aborde tous les sujets liés au maintien de la paix, à la stabilité, à la coopération et au développement en Asie du Sud-Est et en Asie-Pacifique. On y observe aussi, malgré leurs intérêts parfois contradictoires, une implication de plus en plus forte des grandes puissances mondiales à ces mécanismes aséaniens », déclare Le Luong Minh.

Le Vietnam partage les intérêts et les responsabilités communs

La création d’une communauté aséanienne revêt une signification historique pour les 10 Etats membres, dont le Vietnam. Cette nouvelle institution donnera un véritable coup de pouce  au processus d’intégration mondiale mené par le Vietnam.

Mais toutes les médailles ont leur revers. En s’engageant dans cette nouvelle compétition, le Vietnam devra aussi relever de multiples défis, surtout au niveau économique et commercial. Le pays doit en effet s’efforcer de perfectionner son dispositif légal, le rendre opposable à toutes les entreprises, obtenir de nouvelles parts de marché, et augmenter la compétitivité de ses entreprises. Bref, l’avenir du Vietnam est plus que jamais lié à celui de l’ASEAN. Le Cong Phung, ancien vice-ministre des Affaires étrangères précise : « La communauté économique aséanienne est sur le point de voir le jour. Le Vietnam ne sera pas le seul à en tirer profit. Le marché constitué sera immense et dans l’intérêt de tous les Etats membres, ils  devront s’entraider et dynamiser leurs échanges commerciaux. Le Vietnam pourra profiter de la main d’œuvre abondante et des ressources financières importantes de toute la région pour se développer. Mais  les avantages vont toujours de pair avec les inconvénients que chaque économie doit accepter pour la survie de la communauté. La grande question sera : les pays de l’ASEAN seront-ils capables d’exploiter les potentiels de cette nouvelle communauté ? »

La naissance de la communauté aséanienne coïncide avec les 20 ans de l’adhésion du Vietnam à l’ASEAN. Le Vietnam est bien décidé à relever tous les défis et à profiter à fond des opportunités de cette future communauté.