COP24: opportunité pour matérialiser l’Accord de Paris

Hông Vân
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(VOVWORLD) - Trois ans après la signature de l’Accord de Paris sur le climat, l’ONU et les pays signataires ont beaucoup de mal à matérialiser les engagements de ce document historique. La conférence de l’ONU en cours à Katowice (Pologne) sur le réchauffement climatique (COP24) est une opportunité rare pour définir la manière dont l'Accord de Paris de 2015 sera mis en œuvre par ses 197 parties.
COP24: opportunité pour matérialiser l’Accord de Paris - ảnh 1 Photo d'illustration

En vertu de cet accord, tous les pays se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir l'augmentation moyenne de la température mondiale à un niveau nettement inférieur à 2 °C et aussi proche que possible de 1,5 °C. Mais force est de constater que le changement climatique évolue plus vite que les initiatives humaines.

COP24, une opportunité rare

La COP 24 à Katowice est l’une des deux dernières conférences organisées avant l’entrée en vigueur, en 2020 de l’Accord de Paris 2015. Or, à ce jour, les pays signataires n’ont toujours pas fait assez pour empêcher les impacts du changement climatiques. Depuis trois ans, les phénomènes climatiques extrêmes sont en augmentation. Le monde a vu se produire une série d’incendies de forêt violents faisant de nombreux morts. Les vagues de canicules où le mercure affichait plus de 40oC et des sécheresses prolongées ont laissé les impacts graves sur la santé humaine et la production agricole. À cela s’ajoutent des séismes et tsunamis, des tempêtes de plus en plus dévastatrices et l’élévation du niveau de la mer chaque jour plus importante, causant des inondations dans de nombreux endroits.

L’incapacité à contrôler le réchauffement climatique est l’une des causes de ces phénomènes extrêmes. Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la température moyenne à la surface du globe devrait augmenter de 3 à 5°C d'ici à la fin du siècle si les tendances actuelles se poursuivent. Mardi 27 novembre, dans son rapport annuel, l'ONU a indiqué que les promesses des États faites en 2015 à la COP21 ne suffiraient pas pour maintenir la hausse du mercure en deça de 2°C d'ici à la fin du siècle. Pour cela, les États doivent tripler leurs engagements d'ici à 2030.

Dans ce contexte, la COP24 à Katowice a deux missions majeures: définir les normes concrètes pour matérialiser l’Accord de Paris après le retrait des États-Unis et mettre en place un plan d’action pour les objectifs communs en 2020. C’est donc une bonne occasion pour mobiliser les pays dans l’adaptation au changement climatique. Mais ce n’est pas une mince affaire.

Les objectifs difficilement atteints

Tous les pays membres de l’ONU sont représentés à la COP24, mais pas par leurs chefs d’État et de gouvernement. Les États-Unis se sont retirés de l’accord l’an dernier. Le Premier ministre français Édouard Philippe a annulé son déplacement en raison des manifestations des «gilets jaunes». La plupart des pays européens sont également représentés par des ministres. Seule l’Afrique est présente au plus haut niveau, avec notamment les présidents du Nigeria, du Bénin, du Sénégal, du Botswana, de la Mauritanie ou du Congo.

Avant l’ouverture de la COP24, le nouveau gouvernement brésilien a retiré son offre d’organiser la COP25 en 2019. Lors de sa campagne électorale, Jair Bolsonaro, qui est devenu le président brésilien, s’était engagé à retirer son pays de l’Accord de Paris en raison de son désaccord avec les mesures de protection de l’Amazone. Cette décision pourrait provoquer un effet de domino sur les pays qui émettent beaucoup de CO2 et ceux producteurs de pétrole, si les normes pour matérialiser l’Accord de Paris ne sont pas identifiées lors de la COP24.

De surcroit, la division au sein de l’Union européenne et les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine influencent aussi les politiques en matière d’adaptation au changement climatique. En vertu de l’Accord de Paris, les pays développés sont tenus de verser chaque année des aides de 100 milliards de dollars aux pays en voie de développement. Or, trois ans après la signature de l’accord, à peine 10 milliards de dollars ont été débloqués.

Il est clair que le monde n’avance pas dans l’adaptation au changement climatique. On espère donc que la présente COP24 permettra d’obtenir le consensus nécessaire pour mener efficacement cette lutte. Mais les pays sauront-ils sacrifier leurs propres intérêts pour la cause commune?

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