COP-19 à Varsovie : Sale temps pour le climat

Anh Huyen
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(VOVworld) – La 19e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP-19) se déroule actuellement à Varsovie, en Pologne.
(VOVworld) – La 19e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP-19) se déroule actuellement à Varsovie, en Pologne. Les organisateurs espèrent que cette réunion de 12 jours débouchera sur la rédaction d’un accord de lutte contre le changement climatique mondial qui remplacera le Protocole de Kyoto, lequel expirera en 2020. Au regard de ce qui se produit actuellement à Varsovie, on peine cependant à croire à un aboutissement positif.

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"Sommet sur le climat". Photo: Pepsch

Lors de la 17e Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP-17) qui s’est tenue à Durban, en Afrique du Sud, il y a deux ans, les pays participants s’étaient mis d’accord pour élaborer, au plus tard en 2015, un nouvel accord, destiné à remplacer le Protocole de Kyoto et être mis en oeuvre à partir de 2020. Cette 19e Conférence COP-19 est considérée comme très importante, 2013 marquant le début de l’application de la 2e phase du Protocole de Kyoto. 2013 est aussi la 2e année où les pays entament les discussions sur l’établissement d’un nouveau cadre juridique mondial.

Des obstacles provenant de la défense des intérêts propres...

Les COP précédentes se sont toutes déroulées dans une ambiance plutôt tendue. Les parties en présence défendant leurs propres intérêts, elles n’étaient en effet pas parvenues à une voix commune dans la réduction des gaz à effet de serre. Cette COP-19 se tient juste après le passage du typhon Haiyan sur les Philippines. Les conséquences gravissimes de cette catastrophe naturelle ont obligé les pays à chercher une nouvelle approche. Outre les débats portant sur la rédaction d’un accord remplaçant le Protocole de Kyoto, la COP-19 est sensée obliger les pays développés à tenir leurs engagements en approvisionnant annuellement de 100 milliards de dollars les pays en voie de développement, pour les aider à faire face aux changements négatifs du climat.

On notera que bien que les deux tiers de l’ordre du jour soient d’ores et déjà rempli, les déclarations qui ont été faites par certaines parties mettent à mal les négociations. Le Japon, qui était attendu sur la réduction de gaz à effet de serre, a choqué l’auditoire en déclarant qu’il augmenterait de 3,1% ses émissions de gaz à effet de serre. C’est tout le contraire de l’engagement qu’il avait pris selon lequel il devait réduire de 25% ses gaz à effet de serre en 2020, par rapport à 2000. A l’identique, l’Australie a révisé sa promesse de réduction qui est passée à 5% en 2020, contre entre 15 et 25% auparavant. Le Premier ministre australien a au surplus abrogé la loi sur la taxe carbone, dissout l’organe de consultation sur la réduction de gaz à effet de serre, réduit les aides octroyées aux projets d’énergies renouvelables tout en encourageant les grands projets d’exploitation de charbon. Dans son discours présenté à la COP-19, le représentant australien a aussi utilisé à maintes reprises les termes « désaccord » ou « non soutien ». Ce pays veut reporter la réalisation de ses engagements financiers vis-à-vis de ceux qui accusent des pertes provoquées par le changement climatique. La Pologne, pays hôte, a elle-même été critiquée lors de cette conférence puisqu’elle a autorisé les compagnies de combustibles fossilisés à participer aux négociations. Preuve s’il en est de ce que le pays recourt encore à l’usage d’énergies carbonées.

Au report des contributions financières

L’opinion internationale attend la conclusion d’un accord portant sur le mode d’assistance qui sera dispensé aux pays les plus vulnérables et notamment sur la mobilisation des ressources en vue de constituer le Fonds vert pour le Climat. Mais force est de constater qu’à ce jour, aucun pays n’a pris d’engagement en ce sens pour la période 2013-2020. Ce manquement constitue un grand obstacle pour les pays en voie de développement qui ne peuvent pas prévoir le budget destiné au changement climatique.

Un autre obstacle qui met la COP-19 dans l’impasse : le transfert technologique respectueux de l’environnement. Alors que les pays en voie de développement exigent la levée de tout obstacle lié au droit de propriété intellectuelle, les pays développés ne le souhaitent pas car ce transfert technologique pourrait rapporter des recettes colossales.

De la volonté à l’action : un grand fossé

Bien que la COP-19 reconnaisse que les dégâts provoqués par le changement climatique  constituent une question épineuse pour tous les pays, elle ne parvient pas à trouver un accord pour le règlement des problèmes existants.

De grands efforts sont toutefois déployés pour aboutir à un résultat concret. Le nombre de personnes faisant la grève de la faim ne cesse d’augmenter, des dizaines de milliers de personnes participent à une manifestation pacifique pour exprimer leur soutien à la Justice Climatique. Les larmes douloureuses du chef de la délégation philippine en pensant à ses compatriotes victimes du typhon Haiyan pourraient-elles éveiller le bon sens de l’Humanité ? Peut-on espérer un renversement de la situation à la dernière minute ? Cette possibilité reste ouverte...

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