Climat: à quand la réalisation des promesses?

Hông Vân
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(VOVWORLD) - Des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement étaient réunis lundi au siège de l’ONU à New York pour le Sommet Action Climat. Des engagements ont été pris, reste à savoir si ces belles paroles se traduiront par des actes concrets et quand. Car l’urgence climatique est réelle.

Climat: à quand la réalisation des promesses? - ảnh 1 Manifestations des étudiants australiens contre le changement climatique. Photo: AFP

De nombreux engagements

“Si nous ne changeons pas d’urgence nos modes de vie, nous mettons en péril la vie elle-même”, a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors du sommet. Reconnaissant que sa génération a échoué à garder la Terre verte, il a souhaité que les participants (décideurs politiques, entrepreneurs, acteurs financiers) agissent pour améliorer la situation.

Répondant à son appel, les représentants de 77 pays, 100 entreprises et 12 fonds d’investissements internationaux ont proposé des initiatives et pris des engagements en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que son pays doublerait, de 2 à 4 milliards d’euros, ses contributions au Fonds vert pour le climat de l’ONU, dans le but d’aider les pays les moins développés à s’adapter au changement climatique. Le Chili a proposé de créer “l’Alliance pour l’ambition climatique” pour fédérer tous les pays qui partagent l’objectif de la neutralité carbone en 2050. Toujours lors du sommet, “l’Alliance pour la sortie du charbon” a été élargie à 30 pays, 22 Etats et 31 groupes économiques.

Le président français Emmanuel Macron a appelé les pays à limiter l’importation de produits polluants et à majorer le budget des projets d’assainissement de l’environnement. Il a également estimé nécessaire de porter l’actuel budget du Fonds vert pour le climat de 7 milliards de dollars à 10 milliards de dollars. Même le Japon, dont l’économie dépend du charbon et qui envisage d’augmenter la capacité de ses centrales à charbon, a promis d’agir. En marge du sommet, son ministre de l’Environnement Shinjiro Koizumi s’est engagé à promouvoir une société sans carbone et à contribuer, à la même hauteur que les autres grandes puissances, au combat mondial contre le dérèglement climatique.

En dépit du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, plusieurs Etats américains ont promis qu’ils continueront de l’appliquer. Récemment, le groupe Amazon a annoncé un plan dont l’objectif est de réduire à zéro les émissions de carbone en 2040, soit 10 ans plus tôt que le délai fixé dans l’accord de Paris.

Absence de progrès de la part des principaux pollueurs

Il est dommage que cette mobilisation contraste avec les réticences voire l’indifférence des plus grands pollueurs de la planète. Le président américain Donald Trump, qui avait retiré son pays de l’accord de Paris de 2015, a avancé comme prétexte une réunion d’urgence sur des inondations à Houston pour ne pas prendre la parole au sommet. De nombreux analystes reprochent à l’administration américaine de déroger à une série de règlementations environnementales destinées à limiter les émissions de gaz à effet de serre par les véhicules de transport, les centrales à charbon ou encore les puits de pétrole.

La Chine n’a émis aucun signe de fléchissement de sa politique qui consiste à utiliser toujours plus d’énergies fossiles. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi, représentant spécial du président Xi Jinping au sommet, a même fait remarquer, que contrairement à certains pays, la Chine avait respecté sa part d’engagements et qu’elle n’entendait pas faire plus tant que les pays plus riches n’agiraient pas à la hauteur des défis climatiques.

Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est contenté, pour sa part, d’annoncer que son pays utilisera davantage d’énergies renouvelables d’ici à 2022, sans prendre aucun engagement sur la réduction de la dépendance de l’économie indienne au charbon.

Le dérèglement climatique a déjà provoqué des crises à l’échelle mondiale. Faute d’unité d’esprit et d’action entre les nations, la situation ne pourra qu’empirer.

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