Chine/États-Unis: vers un dialogue plus constructif?

Ba Thi
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(VOVWORLD) - Wendy Sherman, la numéro deux du département d'État américain, a effectué les 25 et 26 juillet une visite dans la grande ville chinoise de Tianjin pour tenter de sortir la relation sino-américaine de l’impasse. Mais pour l’instant, force est de constater que les deux plus grandes puissances au monde n’arrivent pas à se mettre d’accord.
Chine/États-Unis: vers un dialogue plus constructif? - ảnh 1 La secrétaire d'État adjointe des États-Unis Wendy Shermane rencontre le conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères de la Chine Wang Yi lundi 26 juillet à Tianjin. Photo: Politico

Wendy Sherman est la première haute responsable américaine à se rendre sur le sol chinois depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche au début de 2021. Ce déplacement se produit à un moment où les relations entre Washington et Pékin sont au plus bas, tant sur le plan diplomatique que sur le plan économique.      

Des désaccords persistants

La secrétaire d'État adjointe américaine a eu deux rencontres séparées: une avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, et une autre avec son vice-ministre Xie Feng. Autant le dire d’entrée de jeu, ces deux entretiens se sont déroulés dans une atmosphère pour le moins tendue, qui n’est pas sans rappeler les pourparlers de haut niveau qui s’étaient tenus, en mars, en Alaska.    

Après ces rencontres, la presse chinoise a cité quelques-unes des critiques formulées par Wang Yi et Xie Feng à l'encontre des États-Unis. «Nous espérons que la partie américaine saura adopter une approche objective et juste à propos de la Chine, qu’elle abandonnera son arrogance coutumière et ses préjugés, qu’elle cessera de se comporter en donneuse de leçons et qu’elle reviendra à une politique rationnelle et pragmatique», a ainsi déclaré Wang Yi. Quant à son vice-ministre, il avait accusé les Américains d’être entièrement responsables de la détérioration des liens entre les deux géants. Washington doit cesser de «diaboliser» Pékin, aurait-il dit, dénonçant «une tentative mal déguisée d’entraver la Chine et de la réprimer»…

L’exaspération qui pointe derrière ces propos acerbes est en grande partie due à des dossiers sensibles tels que Taïwan, Hong Kong ou encore le Xinjiang, dossiers à propos desquels Pékin dénonce une véritable ingérence de la part de Washington.  

Deux listes de demandes ont été remises à Wendy Sherman. Pékin exige notamment que Washington lève les restrictions de visas pour ses responsables et leur famille, ainsi que pour les étudiants chinois. La Chine demande par ailleurs aux États-Unis de ne plus compliquer la tâche des journalistes chinois aux États-Unis et de rouvrir les instituts Confucius sur leur territoire.

Pour sa part, le porte-parole du département d'État américain Ned Price a noté que Wendy Sherman avait soulevé un certain nombre de questions relatives aux droits de l'homme, notamment à Hong Kong, au Xinjiang et au Tibet, et qu’elle s'était dite préoccupée par les actions menées par Pékin dans le cyberespace, dans le détroit de Taïwan, ainsi que dans les zones maritimes au sud et à l’est de la Chine. La numéro 2 de la diplomatie américaine a également appelé la Chine à «autoriser une deuxième phase d’enquête sur les origines de l’épidémie de Covid-19», relayant ainsi une demande de l’Organisation mondiale de la santé déjà catégoriquement rejetée par Pékin.

Une porte ouverte au dialogue     

Malgré leurs divergences, les États-Unis et la Chine veulent laisser la porte ouverte au dialogue. Côté américain, le porte-parole du département d'État a précisé que les deux parties avaient discuté des conditions à remplir pour mieux gérer les tensions. D’après lui, Wendy Sherman a déclaré que les États-Unis acceptaient une concurrence féroce entre les deux pays, mais qu’ils ne recherchaient pas un conflit avec la Chine. Elle a même affirmé que la relation américano-chinoise était la plus importante au monde et que les États-Unis se tenaient prêts à mener des dialogues ouverts et francs avec Pékin. Côté chinois, selon l'agence Chine Nouvelle, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a estimé que les deux parties devaient renforcer leur compréhension et dissiper les malentendus par un dialogue continu. Ces entretiens que lui-même et son adjoint ont tenus avec la secrétaire d'État adjointe américaine montrent bien à quel point Pékin souhaite maintenir le dialogue avec les États-Unis, a-t-il également déclaré.

Le dialogue n’est donc pas rompu et il n’est d’ailleurs pas question de rupture entre les deux géants. Pas pour l’instant, en tout cas. Fragile équilibre…    

 

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