Le président américain Joe Biden (au centre), le Premier ministre japonais Fumio Kishida (à droite) et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol lors d’une réunion en marge du sommet de l'OTAN à Madrid, en Espagne, le 29 juin 2022. Photo : AFP/AVI |
Entre 1994 et aujourd’hui, les dirigeants des États-Unis, du Japon et de la République de Corée se sont rencontrés douze fois en marge d’événements diplomatiques multilatéraux. Ce sommet de Camp David est donc le tout premier sommet trilatéral organisé indépendamment.
Le moment opportun
C’est un tournant pour la géopolitique mondiale. Joe Biden a donc convié son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol, et le Premier ministre japonais Kishida Fumio à Camp David. C’est en mai, en marge du Sommet du G7 tenu à Hiroshima, qu’il a lancé son invitation. Les trois dirigeants avaient alors convenu de nouvelles collaborations stratégiques pour faire face aux «menaces nucléaires et balistiques nord-coréennes» et pour mettre en avant un ordre mondial libre, ouvert et fondé sur des règles.
Ce sommet arrive à un moment opportun pour Séoul et Tokyo, qui ont résolu des litiges territoriaux et des différends historiques qui faisaient jusque-là figure de pierre d’achoppement dans leurs relations sécuritaires et commerciales.
De plus, le fait est que les trois pays partagent beaucoup de points de vue sur les problématiques de l’Asie du Nord-Est et sur l’importance de l’Indopacifique.
Les principaux sujets de débats
La sécurité économique, les nouvelles technologies, les aides humanitaires et les programmes de développement sont les principaux sujets à l’ordre du jour de ce sommet. Mais les trois dirigeants discutent également de leur coopération sécuritaire, qui joue un rôle primordial dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans et à l’extérieur de l’Asie.
Kurt Campbell, coordinateur de la Maison-Blanche pour l’Indopacifique, a indiqué que ce sommet visait à rendre la coopération trilatérale «plus vaste, plus profonde et plus intense».
Kim Tae-hyo, le conseiller adjoint sud-coréen à la sécurité nationale, a quant à lui affirmé que les consultations trilatérales entre Séoul, Washington et Tokyo deviendraient un mécanisme de coopération singulier en Indopacifique.
Pour sa part, le Premier ministre japonais, Kishida Fumio, a noté que les principes de liberté et d’ouverture étaient pour l’instant fragilisés, mais que les relations entre le Japon, la République de Corée et les États-Unis étaient une opportunité historique.
Camp David, la résidence de campagne des présidents des États-Unis, aura accueilli de nombreux événements importants, comme par exemple les négociations historiques entre dirigeants américains et britanniques lors de la Seconde Guerre mondiale, ou encore les pourparlers de paix entre Israël et les pays arabes. En célébrant la nature «historique» de ce sommet trilatéral tenu dans un endroit qui l’est tout autant, les trois pays souhaitent qu’un nouveau chapitre s’ouvre et que leur partenariat prenne un nouvel envol.