(VOVworld) - Oufa, capitale du Bachkortostan, dans la Fédération de la Russie, accueille depuis mercredi le 7ème sommet des grands pays émergents, les BRICS, et dans la foulée, le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). La Russie, qui préside les BRICS et l’OSC, souhaite accroître l’influence de ces deux groupes économiques. Mais Moscou veut aussi chercher du soutien pour sortir de l’isolement international dû à la crise ukrainienne et aux tensions avec l’Occident.
Les chefs d’Etats et de gouvernements des BRICS et de l’OCS ont donc rendez-vous à Oufa, aux côté des dirigeants de la Communauté des Etats indépendants. Il s’agit, pour eux, de dynamiser leurs relations économiques et politiques, mais surtout de se doter d’outils susceptibles d’accélérer leur développement commun. Pour l’heure, la priorité reste de créer une réserve commune en devises étrangères, pour parer à toute éventualité.
Les BRICS, aujourd’hui
Créés en 2006 à l’initiative de Moscou, les BRICS réunissent les grands pays émergents du monde (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). A eux seuls, ces cinq pays représentent 26% de la superficie de la planète, 42% de sa population et 27% de son PIB. Leur point commun ? Un niveau de croissance important, estimé à 500 milliards de dollars chaque année. L’Organisation de coopération de Shanghai, qui rassemble six Etats membres et cinq pays observateurs, peut se targuer quant à elle d’afficher la plus forte croissance en Asie.
La Banque mondiale a d’ores-et-déjà prédit les changements sur la liste des plus grandes économies mondiales de 2025. D’après elle, trois des cinq pays des BRICS feront partie des dix premiers.
Dans les trois décennies à venir, les BRICS et l’OCS seront capables de concurrencer le G7 sur le plan économique et politique, estiment les Nations Unies. Les Etats-Unis et l’Occident, qui ont longtemps sous-estimé l’importance des BRICS et de l’OCS, y voient désormais une menace à leur suprématie.
Les BRICS contestent en effet la domination américaine. Ils plaident pour un modèle basé sur le dialogue et la coopération harmonieuse, pour un monde multipolaire.
En réalité, le PIB des BRICS, qui ne représentait encore que la moitié du PIB américain en 2007 a presque rattrapé son retard en 2014. Les BRICS ne cessent d’élargir leurs champs de coopération, y compris de nouveaux secteurs allant des sciences et des technologies à l’adaptation au changement climatique.
Le rôle dirigeant de Moscou
La Russie préside les BRICS depuis le début de cette année. Elle veut y laisser son cachet personnel. Le président russe Vladimir Poutine souhaite donner un nouveau souffle aux BRICS pendant son mandat. En premier lieu, il veut organiser un ordre mondial plus harmonieux. Dans le cadre de ce septième sommet, l’accent est mis sur l’économie et les échanges commerciaux. Les cinq nations vont lancer officiellement une nouvelle banque de développement. Dotée d'un capital de 50 milliards de dollars, celle-ci doit commencer à octroyer des prêts dès l'an prochain pour des projets d'infrastructures. Parallèlement, un fonds de réserve de change commun de 100 milliards de dollars doit être créé, l’idée étant d’offrir un contrepoids à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international.
La crise en Syrie, le dossier nucléaire iranien, le processus de paix au Proche-Orient, l’émergence des groupes terroristes, dont l’Etat islamique, l’Ukraine et la Grèce sont également à l’ordre du jour du sommet.
Dans la mesure où l’Occident perd de son prestige et de son influence, d’autres institutions multilatérales sont appelées à voir le jour. L’heure est à l’émergence d’un monde multipolaire dans lequel les BRICS et l’OCS ont de toute évidence un rôle majeur à jouer.