APEC 2017: à trois ans des objectifs de Bogor

Anh Huyen
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(VOVWORLD) - L’adoption en 1994 des objectifs de Bogor avait marqué un jalon important dans l’histoire du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC). Il s’agissait alors de mettre en place une zone de libre-échange et d'investissements. Plus de deux décennies après, force est de constater que si la libéralisation commerciale a le vent en poupe et qu’on investit tous azimuts, il reste encore fort à faire pour atteindre les objectifs fixés. C’est d’autant plus vrai que nous ne sommes plus qu’à trois ans de la date butoir.  
APEC 2017: à trois ans des objectifs de Bogor - ảnh 1Le thème retenu pour 2017, « Créer un  nouveau dynamisme et cultiver un avenir commun » a été largement salué par des économies membres 

Ces objectifs de Bogor avaient été adoptés lors du 2ème sommet de l’APEC, en 1994 donc, à Bogor, en Indonésie. L’idée était de mettre en place une zone de libre-échange et d’investissement en 2010 pour les pays développés de l’Asie-Pacifique et en 2020 pour les pays en cours de développement.

Des progrès considérables

23 ans après, où en est-on ? Des progrès considérables ont été enregistrés, c’est vrai. La libéralisation commerciale va croissant, de même que les investissements. C’est à tel point vrai que l’APEC a dû reconnaître en 2016 que les choses allaient d’ores et déjà à un rythme plus soutenu que ce qui avait été prévu en 1994. Dire que les avancées ont été rapides relèverait d’un doux euphémisme. En réalité, les progrès ont été véritablement exponentiels, faisant de l’Asie-Pacifique l’une des régions, sinon la région la plus dynamique du monde. Et sur le terrain, ces progrès se traduisent par un net recul de la pauvreté.

« De nombreuses barrières fiscales et administratives ont été levées et beaucoup de critères ont été mis en conformité ou révisés. Mais le grand fait marquant, c’est le lancement de tous ces programmes de coopération technique qui ont permis une connexion renforcée entre économies membres et qui ont eu pour résultat la création de nouvelles chaînes de production et de distribution », nous explique le docteur Tran Viet Thai, le directeur du Centre d’études sur l’APEC.   

Cette libéralisation du commerce aura eu pour autre effet de favoriser la conclusion d’accords de libre-échange et d’accords commerciaux régionaux. En 2016, 152  accords de ce type étaient en vigueur, contre seulement 22 en 1996.

Intégration et développement sont les deux grands mots d’ordre de l’APEC, qui, bien qu’ayant l’économie pour principale préoccupation, œuvre aussi à la stabilité politique, à la sécurité et à la prospérité de la région.

Objectif 2020

Tous ces beaux résultats ne doivent pas faire oublier qu’il ne reste que trois années et que trois années, c’est peu. Le Vietnam, en sa qualité d’actuel pays hôte du forum, s’efforce de tendre toutes les économies membres vers cet objectif commun : 2020 donc.

Le Vietnam se montre tout à fait à la hauteur, estime Ken Waller, l’ancien directeur du Centre australien d’études sur l’APEC. Nos discussions sont très positives. Quant à l’ordre du jour, il est parfaitement clair et surtout parfaitement en adéquation avec les priorités des économies membres.  

Le thème retenu pour 2017, « Créer un  nouveau dynamisme et cultiver un avenir commun » a été concrétisé par quatre priorités, parmi lesquelles la promotion de la croissance inclusive. En faisant de la croissance inclusive une priorité, alors même que l’heure est à la relance en douceur de l’économie mondiale et à l’accroissement des inégalités sociales, le Vietnam a incontestablement marqué un point.

Nous devons adopter une nouvelle approche sur la croissance inclusive au 21ème siècle, nous dit Don Campell, le président du Conseil de coopération de l’APEC. Une croissance durable, certes, mais respectueuse de l’environnement et adaptée au changement climatique. On ne sait jamais ce que l’avenir peut réserver, mais en voyant la croissance élevée de pays comme la Chine, le Vietnam et l’Indonésie, on peut raisonnablement espérer que l’APEC poursuivra la sienne pendant encore 20 ou 30 ans.  

Sans doute peut-on effectivement l’espérer. Tout est question de volonté politique. Mais c’est justement avec une très réelle volonté politique que le Vietnam a conduit les destinées de l’APEC tout au long de cette année 2017.  

 

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