2016: année d’instabilité en Asie du Nord-Est

Anh Huyen
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(VOVworld) – Etant un moteur de croissance de l’économie mondiale, l’Asie du Nord-Est constitue un foyer d’incertitudes. En 2016, la situation régionale est demeurée instable en raison de multiples antagonismes et tensions.

(VOVworld) – Etant un moteur de croissance de l’économie mondiale, l’Asie du Nord-Est constitue un foyer d’incertitudes. En 2016, la situation régionale est demeurée instable en raison de multiples antagonismes et tensions.

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Photo AP

Pyongyang multiplie ses essais nucléaires ; Washington et Séoul sont parvenus à un accord pour installer un système antimissiles (THAAD) à la frontière nord-coréenne ; le Japon renforce son armée ; la République de Corée se plonge dans une crise politique liée au scandale de sa présidente. 2016 aura vraiment été une année difficile pour l’Asie du Nord-Est.

Péninsule coréenne : un baril de poudre

Depuis janvier 2016, la RPDC a effectué deux essais nucléaires et au moins 25 tirs utilisant des technologies de missiles balistiques. Du coup, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni neuf fois pour des consultations urgentes. Il a fini par adopter, le 30 novembre et à l'unanimité, une résolution durcissant les sanctions à l'encontre de Pyongyang en réaction à l'essai nucléaire du 9 septembre et aux tirs répétés de missiles balistiques. Ce régime de sanctions, le plus sévère et le plus complet jamais imposé par l’ONU, vise à priver la RPDC de quelque 800 millions de dollars de recettes annuelles, susceptibles de financer ses programmes nucléaires et ses missiles. Les nouvelles restrictions imposent notamment la limitation de ses exportations de charbon. Pyongyang se verra aussi interdire d'exporter certains métaux (cuivre, zinc, nickel), qui lui rapportent 100 millions de dollars par an. Le document ajoute aussi 21 noms à une liste noire de personnes, d’administrations ou d’entreprises accusées de contribuer aux programmes militaires nord-coréens ; elles sont frappées de sanctions ciblées, comme les gels d’avoirs et l’interdiction de voyager.

Pour contrer la menace croissante nord-coréenne, les Etats-Unis ont décidé de déployer un bouclier antimissiles en République de Corée. Tokyo et Séoul ont signé en novembre un accord de partage des renseignements sur les activités balistiques et nucléaires nord coréennes. Le renforcement de la coopération de Séoul avec Washington et Tokyo a cependant aggravé les tensions déjà exacerbées dans la région en raison des conflits territoriaux en mer de Chine orientale.

Différend territorial et scandale politique en République de Corée

L’an dernier, la crise sino-nipponne concernant la souveraineté d'îlots inhabités de mer de Chine orientale, appelés Senkaku à Tokyo et Diaoyu à Pékin, est montée d'un cran. Tokyo a, à plusieurs reprises, mis en garde Pékin contre ses violations des eaux japonaises. Face aux menaces maritimes chinoises, le Japon a décidé de renforcer son armée en faisant passer à 5 170 milliards de yens son budget pour la défense en 2017 ; cela constitue un record, et c’est la 5ème année consécutive que Tokyo révise à la hausse ces prévisions de dépenses militaires.

Toujours au Japon, en mars 2016, les nouvelles lois de défense sont entrées en vigueur, légalisant l’exercice limité du droit de légitime défense collective, jamais autorisé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elles permettent en théorie aux Forces d’autodéfense japonaises (armée japonaise) d'appuyer un allié en difficulté dans un conflit à l'étranger et d’utiliser des armes.

Le scandale de corruption lié à la présidente Park Geun Hy a provoqué un vrai séisme en République de Corée. Les partis politiques sud-coréens se préparent maintenant à une présidentielle anticipée, et selon les analystes, l’instabilité va régner dans ce pays en 2017.

Les sanctions de l’ONU pourront-elles amener Pyongyang à abandonner cette année son programme nucléaire controversé ? Les présidentielles permettront-elles à la République de Corée de retrouver un peu de sérénité? Avec un budget record adopté en faveur de la défense, l’armée japonaise sera-t-elle capable de faire face aux menaces chinoises et nord-coréennes ? Tout est possible, en Asie du Nord-Est, en 2017 !

 

 

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