Si le Vietnam a réussi à repousser le coronavirus, c’est parce qu’il l’a traité comme un ennemi. Mais l’ennemi du moment, c’est l’inertie d’esprit qui freine le développement économique, a déclaré le chef du gouvernement.

«Mobilisons-nous pour relancer l’économie vietnamienne, pour atteindre une croissance de plus de 5%, et pas seulement 2,7% comme l’a prévu le Fonds monétaire international. L’inflation doit, elle, rester en dessous de 4%», a-t-il martelé. «Pour ce faire, 5 mesures s’imposent. Il s’agit d’encourager l’investissement domestique, a fortiori de la part du secteur privé ; de drainer davantage d’investissements étrangers ; d’augmenter les exportations ; de promouvoir l’investissement public et enfin, de stimuler la consommation auprès des 100 millions de Vietnamiens».

La période de distanciation sociale aura permis aux entrepreneurs de réfléchir à une nouvelle voie de développement pour leurs entreprises. L’occasion qui se présente est «unique en cent ans» dans la mesure où est apparue une nouvelle vague de délocalisations, et où des investisseurs étrangers voient désormais dans le Vietnam la case centrale de l’échiquier économique mondial, a estimé le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc, invitant les entreprises nationales à saisir cette occasion.

Les entreprises participant au dialogue ont suggéré au gouvernement plusieurs mesures destinées à faciliter la reprise des activités économiques. Les entreprises étrangères se sont de leur côté engagées à accompagner le gouvernement vietnamien. Hong Sun, vice-président de l’Association des entreprises sud-coréennes au Vietnam :

«Nous saluons la détermination du gouvernement vietnamien qui a toujours su agir à temps pour aider les entreprises étrangères et notamment sud-coréennes implantées sur son territoire», a déclaré Hong Sun, le vice-président de l’Association des entreprises sud-coréennes au Vietnam. «Pour redresser l’économie suite à l’épidémie, nous proposons de rétablir les lignes aériennes entre le Vietnam et les pays où le coronavirus est plus ou moins sous contrôle, de façon à ce que les activités commerciales puissent revenir à la normale. De notre côté, nous continuerons à faire venir au Vietnam des investisseurs sud-coréens de haut niveau et à resserrer les liens entre les entreprises des deux pays. Les entreprises sud-coréennes en particulier et les investisseurs étrangers en général ont entière confiance dans la gouvernance économique et la lutte contre l’épidémie du Vietnam, pays que nous nous engageons à accompagner durablement».

Plusieurs membres du gouvernement ont présenté leurs plans visant à relancer l’économie, dont le gouverneur de la Banque d’État Lê Minh Hung.

«Nous allons étudier la possibilité de réduire le taux directeur, de restructurer les dettes et de simplifier les modalités de prêt. Nous partageons les difficultés des entreprises», a-t-il dit.

A l’issue de la réunion, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a fait part de ses prévisions pour l’économie vietnamienne.

«Le Covid-19 est certes une pandémie, mais il donne aussi au Vietnam une fabuleuse opportunité de développement, à condition que notre gouvernance étatique soit performante, que nos entreprises sachent collaborer pour réussir ensemble. Il n’y aura pas de place à l’attentisme, nos entreprises doivent se restructurer pour atteindre un développement durable. Les organes publics doivent soutenir les entreprises sur les plans monétaire et budgétaire. Il est primordial de maintenir notre stabilité macroéconomique, la valeur de notre monnaie nationale, de contrôler l’inflation et de développer rapidement les infrastructures et les services logistiques», a conclu Nguyên Xuân Phuc.