Dans un rapport interne publié lundi, la BM a exprimé ses préoccupations quant aux pertes humaines et aux dommages causés aux civils par le conflit à Gaza, tant du côté israélien que du côté palestinien. Elle a exprimé son vif espoir que ce conflit se désamorce rapidement et que la violence cesse bientôt.
Indermit Gill, économiste au sein de la BM, a estimé que le conflit dans la bande de Gaza pourrait compliquer les discussions entre le Fonds monétaire international (FMI) et la BM sur la gestion des dettes, et pourrait potentiellement entraver la reprise économique mondiale après la pandémie de COVID-19. Partageant ce point de vue, Eric LeCompte, directeur de Jubilee USA Network, un groupe qui fait campagne pour l'allègement de la dette des pays en voie de développement, a déclaré que ce conflit détournerait l'attention des dirigeants mondiaux des politiques de développement, de réduction de la dette et des reports d'impôts, comme cela s'est produit après le début du conflit en Ukraine au début de l’année dernière.
Selon Indermit Gill, la crise au Moyen-Orient pourrait entraîner la fragmentation des activités commerciales, surtout si les chaînes d'approvisionnement continuent d'être perturbées, provoquant une escalade des prix des matières premières, comme cela s'est produit pendant la période pandémique. En effet, depuis que le conflit a éclaté à Gaza le 7 octobre, les prix mondiaux du pétrole ont fortement augmenté et les investisseurs se sont tournés vers des valeurs refuge, comme l'or, ce qui est un mauvais signe pour les économies en développement.
Selon Loreen Gilbert, directrice générale de la société de services financiers Wealthwise basée aux États-Unis, le conflit à Gaza affectera également la gestion des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans les mois à venir.
«La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait être très prudente, car des conflits comme celui-ci auront un impact sur l'économie, sur les marchés et augmenteront l'insécurité. Compte tenu des facteurs actuels, elle devrait éviter de pousser l'économie du pays dans une potentielle récession», a-t-elle noté.
Après le déclenchement du conflit dans la bande de Gaza, la probabilité que la Fed augmente ses taux d'intérêt d'ici la fin de l'année a fortement diminué, passant d'environ 39 % il y a une semaine à 25 % aujourd'hui, a-t-elle ajouté.