La consommation mondiale - plus de 8 milliards de tonnes - devrait croître d'1,2 % par rapport à l'an dernier, selon le rapport annuel sur le charbon élaboré par l'institution. Cette demande globale devrait ensuite se maintenir à peu près à ce niveau jusqu'à 2025, “en l'absence d'efforts supplémentaires pour accélérer la transition énergétique", estime l'AIE.
Conséquence pour le climat: le charbon, énergie la plus nocive de toutes, restera dans l'immédiat et de loin la première source de CO2 du système énergétique mondial. “Le monde est proche d'un pic dans son usage de l'énergie fossile, avec en premier le déclin attendu du charbon, mais nous n'y sommes pas encore", a résumé Keisuke Sadamori, directeur des marchés et de la sécurité énergétiques à l'AIE. “La demande en charbon atteindra probablement son plus haut niveau historique cette année, poussant les émissions mondiales à la hausse”, a-t-il précisé.
Les prix du charbon ont pourtant crû à des niveaux jamais vus, en mars, puis en juin, dans la foulée des prix du gaz mais aussi de difficultés de production de l'Australie, qui est un fournisseur clé. Mais les trois principaux producteurs mondiaux - Chine, Inde et Indonésie - ont tous battu cette année leurs records de production. Lueur dans ce paysage, le rapport ne voit aucun mouvement d'investissements en faveur de projets destinés à l'export.
“Cela reflète la prudence des investisseurs et des compagnies minières quant aux perspectives du charbon sur les moyen et long termes”, souligne l'agence, créée en 1974 par l'OCDE pour conseiller les États dans leur politique énergétique.