(VOVworld) - Les Thaï, encore et toujours… Chers amis, vous qui suivez assiduement notre Magazine culture, que vous reste-t-il à apprendre sur les Thai ? Vous devez pensez qu’après tous ces reportages, ils n’ont plus de secrets pour vous… Eh bien si, détrompez vous ! Il vous reste, au moins à découvrir leurs chants traditionnels.   

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Cette voix suave que vous venez d’entendre, c’est celle de Lèo Thị Pú, une septuagénaire qui habite à Noong Duc, un hameau de la province de Son La dans lequel elle a été relogée pour permettre la construction d’une centrale hydroélectrique. Que chante-t-elle, me direz-vous ? Le Khap ! Eh oui, le Khap, un chant populaire, qui remonte à la nuit des temps et qui se transmet de génération en génération. Lèo Thị Pú et Lò Thị Bó nous en disent un peu plus :     

- Je suis née et j’ai grandi dans le district de Quynh Nhai avant d’être déplacée vers Noong Duc. Quand j’étais petite fille, j’entendais ma mère et ma grand-mère qui chantaient le Khap, spontanément, alors tout naturellement, je suis imprégnée par ce chant traditionnel. Aujourd’hui, je suis une exilée, dans ce hameau. Ce chant, c’est ce qui me reste de chez moi !       

- Les personnes âgées du hameau qui connaissent le Khap se rencontrent régulièrement pour chanter et reprendre les airs les plus anciens. Ecouter le Khap, c’est comme écouter un poème de mètre six-huit, mis en musique avec les moyens du bord. C’est facile, le Khap ! Il suffit aux garçons et aux filles de le chanter pour tomber amoureux !»

Mais comment font-ils, les jeunes qui ne possèdent pas une belle voix, pour chanter le Khap ? Eh bien, ils ont recours à des entremetteurs, tout simplement. Nùng Văn Tấm a un bon demi-siècle de pratique du Khap. Il nous explique qu’un entremetteur qui se respecte doit être capable de maîtriser le Khap, et que notamment lorsqu’il s’agit d’aller négocier un mariage, cette aptitude peut se révéler très utile : « Le chant occupe une place prépondérante dans la culture de notre ethnie, et notamment le Khap, qui relie les âmes et les cœurs. Vu mon grand âge, j’ai un peu peur d’oublier certains morceaux de mon répertoire. Alors, je m’efforce, avec quelques autres, de transmettre mon savoir aux jeunes générations. »     

« Transmettre »… En agissant comme il le fait, Nung Van Tâm tisse des liens entre les générations. A Son La, les cours de Khap sont de plus en plus nombreux. Nong Thi Xuan, qui habite le hameau de Mai Quynh, invite régulièrement des amis chez elle pour pratiquer le Khap : « Bien que chacun d’entre nous soit très occupé, les cours de Khap ont lieu toutes les semaines à domicile. Nous voudrions chanter le Khap lors des fêtes de notre ethnie, comme nos ancêtres le faisaient. C’est un patrimoine à préserver. »

Le Khap résonne toujours dans le cœur des Thaï. Quand il se répercute depuis une maison sur pilotis, c’est signe de fête ou à tout le moins de bonne nouvelle. Mais c’est aussi le signe que la culture Thaï a encore de beaux jours devant elle.