Le patriarche villageois conduit la cérémonie d’installation de la perche

Ces couples stériles seraient à l’origine de la fête Gâu Tào, selon Vàng Chân Giao, un Mông fin connaisseur de la culture locale.

«A l’origine, les couples stériles organisaient cette fête dans l’espoir de voir les divinités leur donner un enfant. Si leur vœu était exaucé au cours des deux années qui suivaient, ils organisaient une autre fête Gâu Tào pour remercier les divinités et partager leur joie avec les villageois», indique-t-il.

Une semaine avant la fête, une perche rituelle est érigée sur le terrain dont les patriarches ont décidé qu’il serait le lieu de rassemblement, nous explique Vàng Chân Giao.

«Le choix de l’organisateur de la fête et le choix de la perche rituelle sont aussi importants l’un que l’autre. La perche est un bambou doté d’une belle cime de 7 mètres de haut. Lorsqu’il est coupé, ce bambou doit tomber dans le sens du lever du soleil», précise-t-il. «C’est le patriarche villageois lui-même qui doit conduire la cérémonie d’installation de la perche en présentant comme offrandes un coq et de l’alcool. Sur la cime, il fera accrocher une bouteille d’alcool ou d’eau, un bouquet de riz ou de maïs symbole de prospérité et un morceau de tissu rouge symbole de chance».

La perche installée, les jeunes hommes se défient de grimper dessus. Celui qui décrochera les objets accrochés à la cime s’attirera toutes les chances divines et aura une année de santé et de prospérité. En bas, d’autres jouent du khên, dansent et chantent ensemble des chants traditionnels.

Covid-19 oblige, la fête Gâu Tào et bien d’autres festivités printanières n’ont pu avoir lieu cette année, et les touristes ont manqué au rendez-vous. A la prochaine alors!