Éclat printanier sur les champs de riz et de crevettes

Tân Phong
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(VOVWORLD) - Dans la province méridionale de Bac Liêu, les agriculteurs sont incités à adopter la culture alternée de riz et de crevettes. Ce modèle économique se révèle à la fois rentable et adapté aux défis du changement climatique. À l’approche du Têt du Dragon 2024, la joie règne chez les habitants. Pour cause, les récoltes de riz s’annoncent excellentes, et les crevettes, qui prolifèrent en abondance, peuvent être commercialisées à des prix élevés.
Éclat printanier sur les champs de riz et de crevettes - ảnh 1Photo : VOV

La cohabitation harmonieuse entre la riziculture et la pénéiculture émerge comme un modèle respectueux de l’environnement, adapté aux compétences de la majorité des agriculteurs avec des risques minimes. En effet, l’élevage de crevettes dans des champs inondés nourrit la terre et favorise le développement du riz. Une telle pratique permet aux agriculteurs de réduire les dépenses liées aux engrais et aux produits chimiques. Un cercle vertueux est donc créé: après chaque saison de pénéiculture, les déchets organiques, les micro-organismes et les résidus alimentaires des crustacés fournissent une excellente source nutritionnelle au riz. En retour, après chaque saison de riziculture, les conditions du sol et de l’eau s’améliorent et offrent un environnement propice à la croissance des crevettes, alors que des risques d’épidémies sont fortement réduits.

Dans la région rurale de la cité de Giá Rai, rattachée à la province de Bac Liêu, des champs de riz verdoyants s’étendent à perte de vue. À certains endroits, des épis commencent déjà à se former. Selon Doàn Thanh Tùng, un agriculteur local, depuis qu’il a adopté le modèle riz-crevettes sur une superficie de trois hectares, ses revenus ont connu une croissance exponentielle. 

"Ce modèle est beaucoup plus rentable que les anciens.Le riz et les crevettes cohabitent à merveille. Ce modèle génère un bénéfice net compris entre 12.300 et 16.500 dollars par an. Et c’est ainsi tous les ans, c’est vraiment très efficace", affirme-t-il.

Éclat printanier sur les champs de riz et de crevettes - ảnh 2 Photo : VOV

Giá Rai dispose de 30.000 hectares agricoles, dont 23.000 hectares étaient submergés d’eau salée. Autrefois réservée à l’ancienne méthode de pénéiculture, cette superficie a connu un grand changement en 2020. Les agriculteurs ont alors adopté le modèle d’alternance, c’est-à-dire, une saison de riziculture, puis une saison de pénéiculture, et ainsi de suite. Certains ont pris l’initiative d’introduiredes crevettes géantes d’eau douce et des poissons gobie-serpent (Pseudapocrypteselongatus) pendant la saison rizicole. Ces tentatives se sont avérées efficaces, et les espaces d’exploitation sont passés de 3.000 hectares à plus de 7.000 hectares, comme l’indique Huynh Thanh Toàn, chef du bureau économique de Gia Rai. 

« L’élevage exclusif de crevettes n’a été rentable que pendant les premières années.Nous avons donc appelé les agriculteurs à cultiver également le riz sur la superficie initialement dédiée aux crevettes. Les résultats ont été probants: la terre est devenue beaucoup plus fertile et le bénéfice moyen par hectare s’élévait à 4.100 dollars par an», précise-t-il.

Afin d’optimiser ce modèle, Bac Liêu a investi massivement dans les infrastructures hydrauliques afin de réguler l’arrosage, d’éliminer l’eau salée et de stocker l’eau douce. La commune de Phong Thanh A aconstruit même un système d’irrigation pour ses 3.000 hectares de cultures alternées. Nguyên Anh Thu, un agriculteur, se réjouit de ces avancées. 

«Grâce à ces barrages hydrauliques, nous pouvons prélever plus d’eau douce pour la riziculture et protéger nos champs contre l’eau salée. Cette régulation est indispensable pour une exploitation rentable », souligne-t-il.

À Phong Thanh A, une véritable révolution s’opère. Le nombre de familles pauvres est passé de 400 à 47, alors que le revenu moyen par habitant atteint désormais les 3.000 dollars, se félicite Pham Van Hêt, secrétaire du comité communal du Parti. 

«Les agriculteurs sont vraiment motivés, compte tenu des performances économiques engendrées par le modèle riz-crevettes pratiqué ces deux dernières années. Les habitants n’ont plus besoin de chercher loin pour trouver du travail. La restructuration des modèles d’exploitation répond aux attentes de tous. La qualité de vie est améliorée et  la confiance des habitants envers les autorités locales est donc renforcée», constate-t-il.

Aujourd’hui, dans la province de Bac Liêu, ce modèle alterné est pratiqué sur 40.000 hectares, et cet espace devrait atteindre 43.500 hectares d’ici 2025. Ambitieux, les autorités provinciales encouragent désormais la culture de riz parfumé et de crevettes répondant aux normes de culture organique.

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