(VOVworld) - Sur décision du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, depuis septembre 2016, l’Opéra de Hanoï, haut-lieu des arts vietnamiens s'il en est, accueille périodiquement des troupes de cheo, de tuong, de cai luong et de marionnettes sur eau. C’est une première pour bon nombre de pratiquants de ces arts traditionnels qui voient leurs espaces de représentations se raréfier à mesure que la ville se modernise. Le lundi 7 novembre, ce sera au tour des artistes du théâtre de tuong du Vietnam d’investir l’Opéra de Hanoï.
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photo : hanoioperahouse.org.vn |
Le tuong est un art de la scène qui a connu son apogée au 16ème siècle. C’est un art académique, à la différence d’autres formes de théâtre chanté comme le chèo au Nord et le cai luong au Sud, qui sont des arts populaires. Le langage utilisé dans les pièces de tuong est puisé dans la littérature écrite en caractères chinois ou sino-vietnamiens. Traditionnellement, cet art scénique était exclusivement destiné à la cour royale. Ce n’est qu’après la Révolution d’août 1945 qu’il est sorti des palais pour être présenté au public, sur un pied d’égalité avec les autres arts.
Pour les artistes du théâtre de
tuong du Vietnam, la soirée du 7 novembre est d’autant plus attendue qu’ils rêvent depuis longtemps de pouvoir se produire sur la scène la plus prestigieuse du pays. Nguyen Thi Loc Huyen, un jeune talent du théâtre :
«Comme nos collègues de cheo ou de cai luong, nous pouvons nous produire n’importe où, mais rarement à l’Opéra, la scène la plus connue du Vietnam dans le monde. C’est donc pour nous un grand honneur et un grand bonheur.»
Pham Ngoc Tuan, directeur du Théâtre de Tuong :
«Nous avons l’habitude de nous produire pour la télévision. Cette fois-ci, nous avons l’occasion d’investir l’Opéra, un théâtre célèbre disposant d’une superbe architecture qui attire le public autant que les artistes le font. C’est donc une occasion en or pour nous que de pouvoir nous produire dans cet espace prestigieux.»
Les artistes de tuong présentent cette fois-ci la pièce «Ngheu, so, oc, hen», un grand classique du répertoire populaire qui tourne en dérision les mandarins locaux de l’époque féodale. Pour Pham Ngoc Tuan, le directeur du Théâtre de Tuong, la pièce garde toute son actualité.
De tous les arts traditionnels, le tuong est sans doute le moins accessible au public, mais ceux qui ont pris la peine de chercher à comprendre ses codes et ses symboles savent que c’est un art qui mérite d’être préservé. Présentée à l’Opéra de Hanoï, la pièce «Ngheu, so, oc, hen» garde sa version originale de 1959, à quelques exceptions près au niveau du décor, de la lumière et du son.