Sommet de l’OCS: pour une coopération durable et un équilibre des intérêts

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - Alors que les turbulences politiques et économiques font rage en Europe, des liens de coopération se tissent dans l’Est. Le Sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) réunit, les 15 et 16 septembre, dans la deuxième ville d’Ouzbékistan à Samarcande, les dirigeants de ses huit États membres (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Inde et Pakistan) ainsi que plusieurs partenaires.

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Le président russe Vladimir Poutine (à gauche) et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus, le 15 septembre, en marge du sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai. Photo : AP

Ce sommet est marqué par plusieurs exclusivités: premiers débats directs depuis la propagation du SARS-CoV-2, premier déplacement hors de la Chine de Xi Jinping depuis 2020, première rencontre entre les présidents chinois et indien depuis les affrontements à la frontière survenue en 2020, mais aussi, première réunion entre les dirigeants russe et chinois depuis le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine.

Un rapprochement sino-russe

Sommet de l’OCS: pour une coopération durable et un équilibre des intérêts  - ảnh 2Le président russe Vladimir Poutine (à gauche) et son homologue chinois Xi Jinping. Photo: Reuters

De l’avis de nombreux analystes, ce sommet est l’occasion pour la Chine de démontrer son influence internationale, et pour la Russie, de souligner sa politique résolument tournée vers l’Asie, alors que les deux pays sont tous en tension avec l’Occident. Vladimir Poutine, qui s’est entretenu avec son homologue chinois, a estimé que cet entretien allait donner un nouvel élan au partenariat stratégique entre les deux pays, aussi bien sur le plan bilatéral que sur la scène internationale. Xi Jinping a, quant à lui, affirmé qu’en tant que grande puissance, son pays était disposé à se joindre à la Russie pour amener le monde sur une trajectoire de développement durable et positif.

Pour rappel, la Chine a refusé de protester contre l’opération militaire russe en Ukraine et s’oppose aux sanctions occidentales à l’encontre la Russie. De son côté, la Russie apporte son soutien à la Chine, qui connaît actuellement une situation de grande tension avec les États-Unis, suite à la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants.

Pour Vladimir Poutine, ce sommet de l’OCS suffit à démontrer qu’il est impossible d’isoler son pays. Celui-ci compte bien en profiter pour trouver de nouveaux marchés et surtout de nouveaux fournisseurs, pour les produits qu’il ne peut plus importer d’Europe. Mais pour Xi Jinping aussi, ce sommet arrive à point nommé puisqu’il lui permet de redorer son image à la veille du 20e Congrès national du Parti communiste chinois, prévu en octobre.

Quoi qu’il en soit, il apparaît clairement que cette alliance Chine-Russie doit permettre de créer un rempart contre l’hégémonie américaine en Asie.

Le rôle de l’OCS dans la nouvelle conjoncture

Créée en 2001, l’OCS réunit l’Inde, le Kazakhstan, la Chine, le Kirghizstan, la Russie, le Tadjikistan, le Pakistan et l’Ouzbékistan. La Mongolie y participe en qualité d’observateur. L’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Turquie, le Népal, le Sri Lanka et le Cambodge en sont les partenaires. Un nouveau membre devrait être officiellement admis à l’occasion de ce sommet, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de l’Iran.  

Aujourd’hui, l’OCS représente près de la moitié de la population mondiale et 60% de la superficie de l’Eurasie, ce qui en fait la plus grande organisation régionale du monde. Beaucoup de pays désirent y adhérer en tant que membres officiels, observateurs ou interlocuteurs, avec des calculs spécifiques. Ce mécanisme permet en tout cas à la Chine et à la Russie de résoudre les problèmes politiques, économiques et sécuritaires provoquées par leur contrepoids.

 

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