Économie mondiale: les dernières prévisions du FMI

Quang Dung
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(VOVWORLD) - Dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, publié le 16 avril, le Fonds Monétaire International (FMI) a revu à la hausse ses prévisions quant à la croissance économique mondiale. Partageant le constat d’autres institutions financières, il estime que le risque de récession s’est dissipé mais que les menaces liées à l’inflation et aux tensions géopolitiques demeurent sérieuses.

Trois signes encourageants, selon le FMI…

Économie mondiale: les dernières prévisions du FMI - ảnh 1Le siège du FMI à Washington, aux États-Unis. Photo: THX/AVI

Le FMI table désormais sur une croissance mondiale de 3,2% cette année, soit 0,1 point de plus par rapport à sa prévision de janvier, et prévoit également que cette dynamique devrait être maintenue l’année prochaine.

Économie mondiale: les dernières prévisions du FMI - ảnh 2Pierre-Olivier Gourinchas, l’économiste en chef du FMI. Photo: AFP

Le FMI constate par ailleurs que l’inflation poursuit sa tendance à la baisse, estimant que celle-ci pourrait passer de 5,9% cette année à 4,5% l’année prochaine, grâce notamment au maintien de taux bancaires élevés dans de nombreux pays. Certes, le taux de croissance prévu pour cette année et l’année prochaine reste très inférieur à celui enregistré avant la pandémie de COVID-19, mais compte tenu des perturbations enregistrées à l’échelle mondiale au cours des deux dernières années, ces perspectives de croissance et d’inflation constituent des signes très encourageants. C’est en tous cas l’avis de Pierre-Olivier Gourinchas, l’économiste en chef du FMI.

 «Le troisième signe encourageant que nous avons constaté, c’est que la plupart des régions au monde ne s’inquiètent plus autant des répercussions de la pandémie et de la hausse des prix à la consommation. Ces crises ayant marqué les quatre dernières années avaient sapé la dynamique de croissance d’avant la pandémie et du coup, l’économie mondiale reste à un niveau de croissance inférieur à celui de l’époque. Cependant, nous constatons que de plus en plus de régions sont en train de raccourcir cet écart pour rattraper la dynamique de croissance pré-COVID», a-t-il expliqué.

Toujours d’après le FMI, les États-Unis, la plus grande économie du monde, devraient maintenir une croissance stable de 2,7% cette année, au lieu de 2,1% si l’on s’en réfère aux prévisions de janvier. En revanche, le FMI a revu à la baisse, de 0,1 point de pourcentage, sa prévision de croissance pour l’Eurozone, la fixant désormais à 0,8% cette année. Les perspectives de l’Allemagne semblent s’assombrir, la nouvelle prévision s’étant établie à 0,2%, contre 0,5% il y a trois mois. À l’opposé, les économies émergentes semblent aller de mieux en mieux. Le FMI a ainsi réajusté à la hausse ses prévisions pour le Brésil (2,2%, + 0,5 point), pour l’Inde (6,8%, + 0,3 point) et pour la Russie (3,2%, + 0,6 point). Quant à la Chine, la deuxième économie du monde, elle devrait enregistrer une croissance de 4,6%, selon le FMI, qui s’est dit prêt à revoir à la hausse sa prévision. D’autres économies en voie de développement en Asie bénéficient également de remarques positives des économistes du FMI, que partage le secrétaire général du Forum de Boao pour l’Asie, Li Baodong.

 «Nous assistons actuellement à une accumulation d’éléments déstabilisateurs parmi les économies asiatiques, ce qui ne les empêche pourtant pas de se redresser solidement. Selon nos prévisions, la dynamique de croissance et d’intégration économique régionale devrait rester forte cette année, et les perspectives sont très bonnes pour la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Arabie saoudite et d’autres économies en voie de développement en Asie», a-t-il déclaré lors du forum, le mois dernier.

… que viennent contrebalancer des risques multiples

Malgré son optimisme quant à la croissance mondiale cette année, le FMI n’a pas oublié de donner des avertissements. En effet, même si l’inflation recule dans de nombreux pays, cela se fait à un rythme plus lent que prévu, ce qui oblige les banques centrales à maintenir un taux bancaire élevé pendant plus longtemps, au risque de compromettre la croissance économique sur le moyen terme. C’est notamment le cas aux États-Unis qui, pour ne rien arranger, devraient enregistrer l’année prochaine un déficit budgétaire record équivalant à 7,1% du PIB, soit un taux trois fois plus important que la moyenne des autres économies développées. Ce déficit colossal de la plus grande économie du monde devrait compliquer les calculs de dépenses essentielles d’autres économies tout en fragilisant la stabilité financière mondiale.

Les instabilités géopolitiques mondiales, alimentées par les conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza ainsi que par le risque d’escalade entre l’Iran et Israël, créent également des risques à court et à moyen terme pour l’économie mondiale. Selon le FMI, une éventuelle perturbation de l’approvisionnement en hydrocarbure en provenance du Moyen-Orient pourrait causer une hausse de 15% du prix du pétrole sur le marché mondial, laquelle hausse pourrait alors provoquer une aggravation, de l’ordre de 0,7%, du taux de l’inflation mondiale. À cela s’ajoute le risque de fragmentation de l’économie mondiale, comme l’a indiqué Pierre-Olivier Gourinchas, l’économiste en chef du FMI.

«Les perspectives de croissance de l’économie mondiale sont entamées par un accroissement de la fragmentation géoéconomique. Les liens commerciaux changent. Même si certains pays peuvent bénéficier de la restructuration des chaînes d’approvisionnement mondiales, la fragmentation aura pour principal effet de réduire l’efficacité et la solidité de l’économie mondiale, compromettant sérieusement la coopération mondiale», a-t-il estimé.

Dans son rapport sur les perspectives du commerce mondial, publié le 11 avril, l’Organisation Mondiale du Commerce a souligné le fait que depuis 2018, la croissance des échanges commerciaux bilatéraux entre les États-Unis et la Chine, les deux plus grandes économies du monde, était de 30% inférieure à celle de leurs échanges respectifs avec le reste des États. Cela fait craindre une séparation économique à l’échelle planétaire…

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