De la fumée s'élève dans le ciel de Gaza après des frappes israéliennes, le 7 octobre. Photo: THX/TTXVN |
L'attaque du Hamas sur le territoire israélien le samedi 7 octobre, suivie de la riposte aérienne d'Israël sur Gaza, la plus importante depuis plusieurs décennies, a entraîné selon les bilans officiels publiés mardi, plus de 1500 morts et des dizaines de milliers de blessés des deux côtés. L'escalade de la violence suscite des inquiétudes tant du côté israélien que du côté palestinien.
Réactions opposées
Suite à l'attaque du Hamas, Israël a annoncé lundi la mobilisation de 300.000 réservistes et un "siège" complet de la bande de Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays allait "changer le Moyen-Orient".
La riposte d'Israël a suscité des réactions contrastées au sein de la communauté internationale. De nombreux pays occidentaux ont exprimé leur soutien à Israël. Le mardi 10 octobre, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Italie ont émis une déclaration commune affirmant leur soutien à Tel Aviv et son droit à se défendre contre les attaques du Hamas. Ces pays ont condamné sans équivoque le groupe islamiste palestinien, mettant en garde contre une implication d'un tiers pays qui risquerait de compliquer davantage la situation au Moyen-Orient. Ces derniers jours, dans plusieurs pays occidentaux, des manifestations de soutien ferme à Israël ont eu lieu, avec des personnes descendant dans la rue pour exprimer leur solidarité.
Par ailleurs, bien qu'ils aient vivement condamné les attaques du Hamas, les dirigeants de certains pays et organisations internationales estiment qu'il est nécessaire d'éviter une vision unilatérale du conflit actuel à Gaza. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a critiqué l'attitude de certains pays occidentaux, expliquant que la priorité principale devrait être de réduire les tensions et d'obtenir un cessez-le-feu plutôt que de s'engager dans une course de soutien à l'une ou l'autre des parties.
«Nous avons constaté que les pays occidentaux se concentrent uniquement sur ce conflit, tout en évitant d'aborder ses vraies causes. Il est nécessaire de revenir à un processus de paix significatif afin que deux États puissent coexister dans la paix, la sécurité et la stabilité».
Ces nouvelles violences ne surviennent pas dans le vide. La réalité est qu'elles résultent d'un conflit de longue date, a déclaré mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Photo: AFP/TTXVN |
Ballet diplomatique
Face à une éventuelle escalade de la violence dans les prochains jours, alors qu'Israël intensifie son offensive contre la bande de Gaza et que le Hamas menace d'exécuter des otages israéliens, les dirigeants du monde s'efforcent d'établir un dialogue entre les deux parties.
Le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a eu une conversation téléphonique lundi avec le Premier ministre et prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, et le président des Émirats arabes unis, cheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyan, pour trouver des mesures visant à réduire les tensions dans la bande de Gaza. L'Égypte, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont des pays qui jouent un rôle important dans le monde arabe et entretiennent également des canaux de dialogue avec Tel Aviv. L'Iran, une autre puissance régionale, a appelé l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à convoquer une réunion urgente pour discuter de la situation.
La Chine et le Venezuela ont conjointement appelé à un cessez-le-feu immédiat, tandis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays était prêt à servir de médiateur entre les parties, proposant initialement un échange de prisonniers. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a, de son côté, exhorté les parties à éviter toute action irréversible.
«Même dans les pires situations, il est impératif d’adopter une vision à long terme, en évitant toute action irréversible qui renforcerait les extrémistes et condamnerait toute perspective de paix durable», a souligné Antonio Guterres.
Pendant ce temps, les inquiétudes concernant une crise humanitaire dans la bande de Gaza se multiplient. Selon les données de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), jusqu'au mardi 10 octobre, plus de 187.000 Palestiniens ont dû fuir de la bande de Gaza alors que les violences s'aggravent. Certains pays, comme le Mexique, le Chili et l’Indonésie, planifient l'évacuation d'urgence de leurs citoyens de la bande de Gaza et de certaines villes israéliennes.
Les observateurs affirment que sans un dialogue urgent entre les parties, la situation humanitaire se détériorera dans les prochains jours. Le conflit se poursuit alors que l'État hébreu a lancé un siège complet de la bande de Gaza, privant ses habitants de tout droit d'entrée, y compris l'accès à l'électricité, à la nourriture et au carburant.