Céder du terrain: quand le sens communautaire a raison des réticences

Thảo Anh
Chia sẻ
(VOVworld)- Où en est-on de la nouvelle ruralité? D’après un rapport du comité national de pilotage, un bon tiers du chemin a déjà été parcouru. Fait marquant de ces 3 premières années: les mentalités ont évolué, notamment dans les régions montagneuses et reculées où les gens ne rechignent plus à céder du terrain, conscients qu’ils sont du bien-fondé des changements entrepris.

(VOVworld)- Où en est-on de la nouvelle ruralité? D’après un rapport du comité national de pilotage, un bon tiers du chemin a déjà été parcouru. Fait marquant de ces 3 premières années: les mentalités ont évolué, notamment dans les régions montagneuses et reculées où les gens ne rechignent plus à céder du terrain, conscients qu’ils sont du bien-fondé des changements entrepris.

Céder du terrain: quand le sens communautaire a raison des réticences - ảnh 1
Dinh Ken a réussi, à force de persuasion, à convaincre les habitants de son village, des membres de l’ethnie Bana pour la plupart d’entre eux, de céder du terrain et de donner des journées de travail pour permettre la construction de nouvelles routes vicinales.

Cap sur les Hauts Plateaux du Centre, et plus précisement sur Bờ, un village de la province de Gia Lai, rattaché à la commune Kông Lơng Khơng, dont Dinh Ken est le chef: un chef fier de compter au nombre des 50 personnes ayant reçu un satisfecit pour leurs contributions à la nouvelle ruralité. C’était récemment, à l’occasion d’une conférence organisée pour dresser le bilan des 3 premières années d’application du   programme d’instauration de la nouvelle ruralité. Mais qu’a donc fait Dinh Ken pour mériter qu’on lui tresse ainsi des lauriers, allez-vous me demander? Eh bien il a réussi, à force de persuasion, à convaincre les habitants de son village, des membres de l’ethnie Bana pour la plupart d’entre eux, de céder du terrain et de donner des journées de travail pour permettre la construction de nouvelles routes vicinales.   

Si on veut vraiment pouvoir aller de l’avant dans la nouvelle ruralité, il faut que chacun y mette du sien. Des routes, on en a besoin, si on veut transporter nos matières premières, à commencer par nos cannes à sucre, d’ailleurs. Alors évidemment, pour nous, ça suppose de céder du terrain et de donner des journées de travail.   

Comme le laisse entendre Dinh Ken, la canne à sucre est la culture numéro un à Bờ. Et maintenant que les camions peuvent circuler facilement des champs à la sucrerie voisine d’An Khê, tout le monde y trouve son compte, notamment les cultivateurs de cannes à sucre, dont les frais de transports ont été considérablement allégés. Dinh Ken, toujours:

Les choses changent vite, ici. Regardez toutes ces maisons neuves, toutes ces motos, tous ces camions… On vit beaucoup mieux, aujourd’hui. C’est bien simple, la canne à sucre, ça rapporte plus de 19 millions de dongs de bénéfices par an!...

Autre commune, autre exemple d’abnégation: Lồ Thị Liên appartient à l’ethnie Bố Y. Elle habite dans le Nord, à Thanh Bình, une commune de la province de Lào Cai, rattachée au district de Mường Khương. Et le moins qu’on puisse dire d’elle, c’est qu’elle a un sens aigu de l’intérêt collectif puisqu’elle n’a pas hésité à céder 400 mètres carrés de terrain pour permettre la construction d’une route vicinale. Et que les choses soient claires: non, rien de rien, elle ne regrette rien!...

Oh non, je ne regrette rien, au contraire! Regardez, maintenant, on a une belle route. Et tout le village en profite!

D’autres exemples? Ce n’est pas ça qui manque. A Hà Giang, toujours au Nord, donc, malgré la pénurie de terrains, beaucoup se disent prêts à céder les leurs s’il y va de l’intérêt de la communauté. A Thông Nguyên, une commune du district de Hoàng Su Phi, Lý Chòi Quyên s’est ainsi séparé de 500 mètres carrés de rizières pour permettre la construction de la maison culturelle de son village. Dans la commune de Xín Cái, Lý Sia Sính a cédé plus de 400 mètres carrés de terrain pour la construction d’une école. Nguyễn Minh Tiến, vice-président du comité populaire de la province de Hà Giang:

La nouvelle ruralité, ça ne marchera que si la population est totalement impliquée. Ici, dans la province, certaines personnes ont cédé plus de mille mètres carrés de terrain. Quand on sait à quel point on manque de terrain à Hà Giang, c’est quand même remarquable… En fait, je crois que ce qui est vraiment important, c’est que les gens prennent conscience du bien-fondé du programme, et là, ça marchera!

Aux prix où se négocient les terrains, il faut vraiment avoir le sens de l’intérêt collectif pour en céder. Mais le sens communautaire a souvent raison des plus grandes réticences. Ainsi va la nouvelle ruralité!...

Commentaires