Pas belle, ma cicatrice?

Thuy Linh
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(VOVWORLD) - Qu’est-ce que c’est, la beauté? Avoir un beau visage, une «belle gueule», comme on dit parfois? Non, la beauté, c’est avant tout une affaire de confiance en soi, de joie intérieure… C’est en tout cas ainsi que la conçoit Trân Bich Ngoc, une tatoueuse vietnamienne de 29 ans, qui aide pas mal de femmes à se réconcilier avec leurs corps et donc avec elles mêmes… 
Pas belle, ma cicatrice?   - ảnh 1Photo: zing.vn

Il ne faut pas se cacher que chez nous, au Vietnam, il n’est pas forcément très bien vu d’arborer un tatouage. C’est un signe de marginalité, et les sociétés sont en général peu enclines à faire une place à avec celles et ceux qui cherchent à casser les codes. À ce jeu-là, notre pays ne fait pas exception, autant le dire tout de suite…

Trân Bich Ngoc, elle, n’en a cure. Également connue sous le pseudonyme de Ngoc Like/Ngoc Like Tattoo, elle assume sa passion, et honni soit qui mal y pense!   

«Le tatouage, pour moi, ce n’est pas seulement une forme d’expression artistique, c’est une vraie passion», nous confie-t-elle. «J’ai commencé quand j’avais 19 ans, il y a donc 10 ans de cela. J’étais encore lycéenne quand j’ai découvert l’univers du tatouage, et je suis toujours aussi fascinée… J’aimerais par contre que le regard des Vietnamiens change, sur le tatouage, que ça cesse d’être un tabou!»    

Pas belle, ma cicatrice?   - ảnh 2Trân Bich Ngoc (photo: Alvis Nguyen)

À force d’en exécuter, Ngoc s’est rendue compte que ses tatouages pouvaient transformer une cicatrice en une œuvre d’art cutanée...     

«J’ai eu un certain nombre de clientes qui, ayant des cicatrices assez marquées, me demandaient de les cacher avec un tatouage», nous raconte-t-elle. «C’est comme ça que ça a commencé. J’ai bien compris que pour ces femmes-là, il était important de rester présentable… Comme ça, elles retrouvent confiance en elles, elles n’ont plus peur du regard des autres, et moi, c’est ça qui me motive!»        

Le tatouage comme thérapie artistique, alors… Et pourquoi pas? C’est en l’occurrence une manière de métamorphoser les stigmates d’une blessure en les esthétisant… Ce qui, au départ, n’est qu’une vilaine marque, devient alors œuvre d’art…
Pas belle, ma cicatrice?   - ảnh 3Photo: FB Ngoc Like Tattoo

Cela étant, la tâche n’est pas des plus aisées, car il faut alors travailler sur une surface accidentée, comme nous l’explique Ngoc…      

«Tatouer sur une cicatrice, c’est beaucoup plus difficile que tatouer sur une peau lisse», constate-t-elle. «C’est un peu comme s’il fallait dessiner sur une vieille feuille de papier un peu froissée. Il faut être très habile, dans ces cas-là, pour s’immiscer dans les moindres contours de la peau. Ça prend trois fois de temps que pour un tatouage ordinaire».           

Cette forme de tatouage sur cicatrice que pratique Ngoc tient tout aussi bien de la chirurgie esthétique que de l’art… Mais il y rentre même une part de thérapie, le tatouage servant alors à exorciser une vieille blessure…  

Alors… Pas belle, ma cicatrice? Et voilà comment on en arrive à être décomplexé… Des aiguilles, de l’encre, et surtout l’envie de basculer du côté obscur au côté clair…

«Tu m’as donné ta boue, j’en ai fait de l’or», écrivait Baudelaire...    

Commentaires

Ristori Beatrice
Merci de me donner votre adresse pour recouvrir cicatrice