Les Raglai - des mélomanes nés

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(VOVworld) - Les Raglai sont de véritables mélomanes. Ils ont inventé différentes sortes d’instruments de musique!
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Les Raglai - des mélomanes nés - ảnh 1
Le lithophone de Khanh Son

La pierre n'a pas de coeur, dit-on. Oui, mais elle peut émettre des sons qui vont droit au coeur. La preuve par le lithophone, un instrument inventé il y a très longtemps, dans les régions montagneuses du Vietnam. Mau Quoc Tien, folkloriste :

« Le lithophone de Khanh Son est l’emblème de la culture Raglai. La première lame a été découverte en 1979 par Bo Bo Ren, un Raglai du district de Khanh Son, dans la province de Khanh Hoa. C’est d’ailleurs lui qui a réussi à reconstituer la totalité du clavier, avec des lames qui remontent à trois ou cinq mille ans. »   

Au début, on utilisait le lithophone comme un épouvantail : ils servaient à éloigner les animaux sauvages et les oiseaux. Et puis, petit à petit, il s’est imposé comme un instrument de musique à part entière, au point de devenir l’instrument sacré, celui qui rythme les grandes festivités, notamment la fête du nouveau riz ou le sacrifice du buffle. 

Impossible d’évoquer les Raglai sans parler du chapi, l’une de leur fierté. C’est un instrument de musique tout à fait original qui est composé d’un tronc de bambou d’une trentaine de centimètres, faisant office de caisse de résonance, autour duquel sont fixées douze cordes, lesquelles prennent appui sur de minuscules chevalets.  
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Le chapi
 

Le chapi se joue assis, l’une des extrémités de l’instrument reposant sur le ventre du musicien, qui pince les cordes pour produire des sons surprenants, qui ne sont pas sans rappeler ceux du t’rung.  

« Là-bas, ils vivent une vie paisible. Les pauvres ont tous leur chapi. C’est un instrument qui leur va droit au coeur... »

Effectivement, le chapi est l’instrument du pauvre par excellence. La matière première dont il est composé est tout à fait rudimentaire et à la portée du premier raglai venu : le bambou.

Passons maintenant du bois au métal, du chapi au gong Mala, qui occupe une place prépondérante. Un ensemble complet de gongs Mala comprend entre 5 et 9 pièces. Le gong le plus grave, le plus grand par conséquent, est appelé « mère », les autres, plus petits et plus aigüs, étant les « enfants ».

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Les gongs Mala


Les gongs Mala sont parfaitement ronds et plats et ne nécessitent pas de mailloches. On frappe directement sur la surface pour obtenir des sons retentissants qui rythment les grandes festivités du village. Phan Quoc Anh, ethnologue :

« Les Raglai disposent d’instruments de musique aussi divers que variés. En plus des lithophones, des chapi et des gongs Mala, ils ont plusieurs sortes de flûtes, telles que le Sarakhel, la flûte d’ovaire, le Tale piloi, le Tacung ou le Dinhtut... »

Une petite précision avant de conclure : le Tacung et le Dinhtut sont les instruments de l’amour galant. Les jeunes hommes en jouent pour déclarer leur flamme aux élues de leur coeur. Quant au Tale piloi, symbole du pouvoir, il est réservée exclusivement aux dignitaires du village.

Tous ces instruments fascinants constituent le fabuleux trésor culturel de cette ethnie des Hauts Plateaux du Centre, une ethnie particulièrement attachante.

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