 Le marché de Bac Hà |
Situé dans le district éponyme à 60 kilomètres à l’est de la ville de Lào Cai, ce marché typique des Mông attire par les couleurs des costumes et des marchandises, les odeurs des plats cuisinés sur place, mais aussi… par les chiens originaires de la contrée. Le chien de Bac Hà, que d’aucuns appellent le chien Mông à la petite queue, fait en effet partie des quatre races canines les plus prestigieuses du Vietnam.
Fidèle, intelligent, rapide et courageux… C’est ainsi que l’on qualifie généralement le chien de Bac Hà, qui vaut parfois des milliers d’euros, soit plusieurs années de revenus, pour les locaux. Tout au bout du marché de Bac Hà, l’espace réservé aux chiens est toujours bondé. Il faut dire que dans la croyance des Mông, acheter un chien porte chance, nous dit Giàng Seo Sênh, un local.
«Pour nous, acheter un chien, c’est acheter la chance. Il aboie et il nous écoute, c’est un ami qu’on amène chez nous», explique-t-il.
Comme nous l’avons dit en introduction, le chien de Bac Hà se distingue des autres par sa queue, qui est courte. Il y en a trois types: le premier naît avec une petite mèche de poils à la place de la queue, le deuxième avec une queue aussi petite que celle d’un lapin et le troisième a une queue d’entre 8 et 15 cm. Évidemment, ce sont les deux premiers qui intéressent les amoureux des espèces rares, dont Thà Van Thành, venu de la province centrale de Thanh Hoa.
«J’ai beaucoup entendu parler des chiens de Bac Hà. J’en ai trouvé de très beaux à 300 ou 400 mille dongs seulement. J’en ai acheté deux», dit-il.
 Les chiens de Bac Hà |
Thà Van Thành n’est qu’un client ordinaire qui achète des chiens plutôt ordinaires. Les connaisseurs, eux, sont beaucoup plus exigeants. C’est le cas de Pham Anh Tuân, venu de Hai Phong.
«Le chien de Bac Hà fait partie des quatre races canines rares et précieuses du Vietnam. Celui qui est rouge et qui a des yeux de loup vaut entre 15 et 30 millions de dôngs», précise-t-il.
Mais là encore, ce ne sont pas les chiens les plus chers. Certains clients sont prêts à débourser 200 millions de dôngs (7600 euros) pour posséder un couple géniteur de pure race. Un investissement rentable qui serait amorti juste après deux mises bas !
Ce qui est certain, c’est que le chien de Bac Hà a aujourd’hui la faveur de nombreux éleveurs et collectionneurs dans tout le pays, à tel point qu’il faut parfois se donner un mal de chien (eh oui!) pour trouver un pure race à Bac Hà, alors qu’à Hanoï, ce n’est pas si difficile! Mais peu importe, le marché de Bac Hà attire toujours les foules. Qui prétendra que commerce ne rime pas avec tourisme?