Les Bo Y

Vinh Phong
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(VOVworld) - Quan Ba et Dong Van sont des districts montagneux du nord de la province de Hà Giang. Mais ils sont surtout la terre d’élection des Bo Y, l’une de ces ethnies ultra-minoritaires que compte le Vietnam :  3.000 âmes, tout au plus, mais une culture ancestrale farouchement préservée et ô combien fascinante…   

(VOVworld) - Quan Ba et Dong Van sont des districts montagneux du nord de la province de Hà Giang. Mais ils sont surtout la terre d’élection des Bo Y, l’une de ces ethnies ultra-minoritaires que compte le Vietnam :  3.000 âmes, tout au plus, mais une culture ancestrale farouchement préservée et ô combien fascinante… 

 Les Bo Y - ảnh 1
Photo : internet

Très polyvalents par nature, les Bo Y se débrouillent pour mener une vie prospère, quitte à diversifier leurs activités : riziculture et élevage bien sûr, mais aussi menuiserie, ferronerie, poterie, et surtout couture. Les femmes, tisseuses nées, s’emploient à confectionner elles-mêmes les costumes de toute la maisonnée. Elles portent un chemisier à cinq pans, fendue au niveau de l’aisselle droite, et dont les manches sont joliment décorées d’ornements multicolores. Au-dessus, elles ont une veste courte pourvue de deux pochettes. Mais c’est surtout à leurs coiffures et à leurs jupes aux couleurs chamarrées qu’elles doivent tout leur charme.  

Les Bo Y, dont le patriarcat est le modèle social par excellence, attribuent beaucoup de droits aux hommes. Chez eux, il n’est pas rare de trouver trois ou quatre générations qui cohabitent sous le même toit. Ngu Khoi Phuong, un folkloriste :

« On recense qu’une dizaine de lignées chez les Bo Y. Ce sont des gens qui restent très attachés à les mœurs, à leurs coutumes, à leur langue, à leurs festivités et surtout à leur trésor de musique folklorique. »

Chez les Bo Y, un nom complet compte entre cinq et neuf mots. Il faut savoir en effet qu’au sein d’une lignée, les gens issus d’une même génération partagent le patronyme et le nom intercalaire ; seuls les prénoms diffèrent.

Les Bo Y se distinguent par des traditions qui leurs sont propres. Lors des mariages, par exemple, c’est à la sœur du marié, s’il en a une, que revient le privilège d’aller chercher sa future belle-sœur pour la ramener… Autre chose : de leur vivant, les garçons n’ont pas le droit de couper les cheveux de leur père et les filles, de peigner les cheveux de leur mère. Et lorsque les parents passent de vie à trépas, leurs fils n’ont pas le droit de boire d’alcool pendant trois années consécutives, et leurs filles ne peuvent pas porter de bijoux !... Pas question non plus de mariage pendant cette longue période de deuil !...     

Les Bo Y célèbrent plusieurs fêtes avec les autres communautés minoritaires : le Nouvel An lunaire, la première pleine lune, le cinquième jour du cinquième mois lunaire, la fête du nouveau riz…. Ils confectionnent du riz gluant teinté de rouge et différents types de gâteaux de riz gluant qu’ils offrent ensuite aux forces célestes pour s’assurer une bonne récolte. Ngu Khoi Phuong encore :

« On chante pendant ces fêtes, c’est incontournable ! Tout se fait en musique : les salutations, les félicitations, et surtout les déclarations d’amour !... Il y a un très vaste répertoire ! »     

Luc Suong Minh, qui est responsable des affaires ethniques du district de Quan Ba, est impressionné par cette identité culturelle affirmée qui semble résister aux affres du temps et de la modernité.   

« Les Bo Y s’adaptent très vite. Même s’ils sont moins nombreux que d’autres communautés, leurs traditions demeurent. Ils ont su préserver une culture vraiment très authentique, avec des festivités encore très vivaces… »   

Les autorités de Hà Giang entendent réaliser une étude sur les airs folkloriques de cette ethnie en sollicitant la collaboration des autochtones. Elles ont commencé à répertorier les chansons populaires et ouvert des cours de chants à l’attention des jeunes.

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