C’est aussi ce fameux cor qui annonce le début des représentations musicales - Photo Dan tri

Qu’il s’agisse de chant ou de danse, la musique traditionnelle des Pa Ko est souvent joyeuse. Le chant le plus populaire s’appelle «cha chap». C’est un chant alterné accompagné de danse. Les paroles varient en fonction des thèmes mais aussi de l’âge des interprètes, ce qui revient à dire que les jeunes chantent différemment des moins jeunes. Mais tous utilisent des métaphores ayant trait au ciel, à la terre, au ruisseau, à la montagne ou aux plantes pour exprimer leurs sentiments. Ho Van Xep, qui habite le district d’A Luoi, dans la province centrale de Thua Thien-Hue, est un spécialiste du chant folklorique de son ethnie dont il a collectionné plusieurs airs anciens.

«Je suis très heureux, se réjouit-il. Mes aïeux m’ont transmis le virus du chant que j’ai développé par la suite. C’est difficile d’apprendre les airs anciens, mais je suis vraiment heureux de voir que les jeunes apprennent aussi vite.»

A l’instar d’autres peuples des Hauts plateaux, les Pa Ko disposent de gongs et d’instruments de musique en bambou. Mais ils jouent aussi d’une sorte de cor, fait avec la corne d’un buffle, qui n’aurait sans doute pas grand chose à envier aux olifants de nos preux chevaliers. Plus qu’un simple instrument de musique, ce cor symbolise l’autorité du chef d’une lignée familiale. Sa taille et sa courbe décident de sa valeur. Mais c’est aussi ce fameux cor qui annonce le début des représentations musicales. Ho Duy en joue.

«On joue du cor pendant les grandes fêtes, nous dit-il, en particulier l’Arieu ping, la fête des morts. Le cor ne résonne qu’en présence de tous les villageois.»

Ces dernières années, les autorités des provinces de Thua Thien-Hue et de Quang Tri, où habitent un grand nombre de Pa Ko, ont pris des initiatives destinées à remettre au goût du jour la musique et le chant traditionnel de cette communauté.