Une reconversion réussie…

Trân Hiêu - Thu Hang
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(VOVWORLD) - Nombreuses sont les localités vietnamiennes qui opèrent des reconversions agricoles. Ainsi va la nouvelle ruralité…

La commune que nous allons visiter cette semaine est un véritable cas d’école. Située dans la province de Ca Mau, à l’extrême Sud du pays, Khanh An - c’est la commune en question - a su tirer parti d’un sol marécageux en développant la culture des massettes, la massette étant une plante aquatique à l’épi compact, brun et velouté.   

Une reconversion réussie…    - ảnh 1La récolte des massettes.

C’est en bordure du parc national d’U Minh Ha que se trouve la commune de Khanh An, c’est-à-dire à un endroit où les terres sont imprégnées de sulfate et où par conséquent, le riz ne pousse pas très bien. Pour les habitants, c’est évidemment un problème, un problème que certains d’entre eux ont tenté de résoudre en se lançant donc dans la culture des massettes, lesquelles avaient, de toute façon, déjà tendance à empiéter sur les rizières…

Bien vu, aurait-on envie de leur dire aujourd’hui. Les massettes sont en effet des plantes qui poussent surtout dans des milieux humides et marécageux, et qui possèdent un certain nombre de vertus médicinales qui les font apprécier. Tang Van Thang a été l’un des premiers à miser sur la massette et maintenant… il amasse.

«Les massettes, ça rapporte beaucoup plus que le riz ou les bananes. Moi, avec mes massettes, j’arrive à me faire dix millions de dôngs par mois», nous dit-il. 

Lorsque l’on sait que 10 millions de dôngs font à peu près 380 euros et que l’on sait quel est le coût de la vie à Ca Mau, on comprend à quel point cette reconversion aura été bénéfique à celles et ceux qui, à Khanh An, l’ont osée. Témoin Quach Minh Hoa, qui est aussi le chef de son hameau.  

« C’est une plante miraculeuse, pour nous ! Non seulement ça rapporte beaucoup plus que le riz, mais en plus, ça donne des emplois stables aux gens d’ici», se félicite-t-il.      

Une reconversion réussie…    - ảnh 2

Il faut savoir qu’actuellement, le kilo de massettes se négocie à 20-25 mille dôngs, soit presque un euro. Autant dire que la massette a une réelle valeur économique, ce qui n’a d’ailleurs pas échappé aux autorités locales, qui ont bien compris qu’elles tenaient là « l’or vert » de la localité et qui par conséquent en encouragent ouvertement la culture, avec d’ailleurs l’idée de créer une coopérative, histoire d’optimaliser la production.

« Le but, c’est tout simplement de faire en sorte que les massettes permettent aux gens d’ici de s’enrichir», nous explique Quach Minh Hoa. «D’autant plus qu’on peut à la fois cultiver les massettes et élever des poissons». 

Une reconversion réussie, alors ? Oui, de toute évidence, et d’autant plus remarquable, cette reconversion, qu’elle témoigne de l’extraordinaire capacité d’adaptation des autochtones. Encore un petit miracle en milieu rural…   

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