Le métier d’orfèvre à Huê, l’ancienne capitale

Thu Hang
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(VOVWORLD) - Situé dans le district de Phong Điền, province de Thừa Thiên-Huế (Centre), le petit village de Kế Môn est considéré comme le berceau de l’orfèvrerie au Vietnam.
Le métier d’orfèvre à Huê, l’ancienne capitale - ảnh 1Photo huefestival.com 
Selon les annales, le village de Kế Môn a été construit dans la lagune de Tam Giang au 14e siècle sous le règne du roi Trần Anh Tông. Jusqu’au 18e siècle, ces habitants vivaient de l’agriculture et de la pêche. En 1789, après avoir repoussé les envahisseurs venus du Nord, l’empereur Quang Trung décide de transférer la capitale à Huê (Phú Xuân à l’époque) et fait appel aux hommes de talent du pays. Nombre d’entre eux ont répondu, dont Cao Đình Độ, un orfèvre talentueux originaire de la province centrale de Thanh Hóa. Après avoir servi à la cour, il est allé apprendre son métier aux villageois de Kế Môn. Bùi Văn Dây, le chef du village, raconte:

«Notre village se trouve dans la lagune de Tam Giang. Dans cette zone située entre le fleuve et la mer, l’endroit le plus dangereux est Bầu Ngược car un vent contraire y souffle toujours. La barque qui transportait Cao Đình Độ et sa famille vers le palais royal de Huế a sombré. Deux villageois les ont sauvés. Après avoir travaillé pour le palais royal, Cao Đình Độ est revenu au village et leur a appris son métier d’orfèvre pour les remercier ».

Depuis plus de 200 ans, les produits de Kế Môn, d’une qualité exceptionnelle, font rêver le pays entier. Trần Đại Vinh, chercheur historique et culturel, indique :

«Grâce au savoir-faire d’exception de Cao Đình Độ, les villageois de Kế Môn sont devenus des orfèvres hors pair. Les objets créés, qu’ils soient rituels, religieux, utilitaires ou décoratifs sont tous magnifiquement réalisés. Le village est aujourd’hui prospère et ses artisans veillent jalousement à la sauvegarde du temple et du tombeau dédiés à Cao Đình Độ ».

Le métier d’orfèvre à Huê, l’ancienne capitale - ảnh 2Trần Duy Mong - Photo Thu Hang/VOV5

Trần Duy Mong, 60 ans, pratique ce métier depuis une quarantaine d’années.

«J’aime passionnément mon métier et j’espère pouvoir transmettre son savoir- faire aux prochaines générations». 

Kế Môn compte 16 maisons de culte dédiées aux orfèvres qui ont eu le mérite de développer le métier. L’expertise villageoise a même été exportée à l’étranger. Au Texas par exemple, on recense 40 ateliers d’orfèvrerie originaires de Kế Môn.

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