La sédentarisation des La Hu, une affaire de confiance

Khac Kiên
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(VOVWORLD) - Les La Hu sont une communauté ethnique ultraminoritaire qui a élu domicile à Muong Tè, un district rattaché à la province de Lai Châu. Autrefois nomades, ils vivaient au jour le jour dans une jungle parfois hostile… Mais ça, c’était autrefois. Depuis, ils se sont sédentarisés, grâce aux gardes-frontières de Lai Châu qui ont su les persuader d’occuper les piémonts et d’adopter un mode de vie plus en phase avec notre époque…
La sédentarisation des La Hu, une affaire de confiance - ảnh 1Les gardes-frontières aident les La Hu à construire des maisons (photo: VOV)

Dans la maison qui lui a été construite par les gardes-frontières, Phan Lê Xa se souvient des années difficiles qu’il a passées dans la jungle... À cette époque, les soldats du poste-frontière de la commune de Pa U venaient souvent voir son père, Phan Xa Chô, qui passait alors pour être une personne influente. Ils voulaient le convaincre de faire usage de son pouvoir de persuasion auprès des autres La Hu pour les inciter à changer de mode de vie, ce qu’ils ont fini par faire, mais au bout de plusieurs années. 

Comme tous les autres membres de sa communauté, Phan Lê Xa est désormais installé à Tân Biên, un hameau de la commune de Pa U. Tout le monde, autour de lui, semble s’être parfaitement acclimaté à cette nouvelle vie. Il faut dire que les gardes-frontières ont réellement accompagné cette sédentarisation, en aidant les La Hu à construire des maisons et en les initiant à de nouvelles techniques de riziculture et d’élevage. Phan Lê Xa, lui, s’en souvient très bien…

«Les gardiens nous ont aidé à construire des maison en dur. Ils nous ont également appris à garantir l’hygiène, dans nos élevages», nous dit-il. 

Les gardes-frontières ont donc déployé des trésors de persuasion pour faire entendre raison aux La Hu. Tout comme le père de Phan Lê Xa, Ly Xa Pu est une personne influente, et lui aussi a décidé de mettre son charisme au service de la sédentarisation…

«J’essaie d’inciter les autres à produire quelque chose pour avoir une vie meilleure. Mais la principale difficulté, c’est de les persuader de laisser les enfants aller à l’école…», nous explique-t-il.  

La sédentarisation des La Hu, une affaire de confiance - ảnh 2Les gardes-frontières aident les LA Hu dans la plantation des arbres fruitiers (photo: VOV)
La commune de Pa U compte 870 foyers et abrite en tout 3.700 personnes, des La Hu pour la plupart. C’était autrefois une commune démunie, et même très démunie puisque le taux de pauvreté y avoisinait les 95%... Mais les gardes-frontières ont réussi à instaurer une dynamique positive, qui commence à donner ses fruits: fin 2021, le taux de pauvreté était redescendu à 77%...

Pour le commandant Ngô Van Phuong, commissaire politique du poste-frontière de Pa U, il y a là un motif de satisfaction évident…

«Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités locales pour renforcer la vulgarisation des politiques et des lois auprès des habitants. Maintenant, les La Hu s’impliquent activement dans la défense de la frontière, dans le maintien de la sécurité politique et de l’ordre social», constate-t-il.

Aujourd’hui, les La Hu habitent des villages verdoyants, entourés de champs de maïs et de rizières, où le soleil se reflète comme la promesse d’un avenir meilleur…  

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