Ça bouge, sur les Hauts plateaux !...

Tuân Anh
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(VOVWORLD) - Le Vietnam bouge, son agriculture aussi… Depuis un certain nombre d’années, les mentalités évoluent, et avec elles, les modes de production. Tout de suite un exemple avec Lac Duong, un district montagneux de la province de Lâm Dông (Hauts plateaux du Centre) où cohabitent de nombreuses minorités ethniques.    
Ça bouge, sur les Hauts plateaux !... - ảnh 1 La commune de Lac Duong - Photo bao lam dong

Cap sur Bon Dong 1, un village rattaché à la commune de Lac Duong. Nous y avons rendez-vous avec un certain Kra Jan Blim. Riziculteur à la base, Kra Jan Blim a décidé de se faire horticulteur, rosiériste pour être tout à fait précis. Bien lui en a pris ! Ses roses en serre lui permettent d’engranger un bénéfice plus que confortable : 300 millions de dôngs (11.500 euros) par an. Pour lui qui faisait figure de déshérité, c’est une véritable résurrection.  

«Avant, je n’avais que la riziculture pour vivre», nous raconte-t-il. «J’ai bien essayé de changer en me lançant dans la culture du café et des mûres, mais je me suis assez vite rendu compte que ce n’était pas si rentable que ça… J’ai finalement décidé d’emprunter à la banque pour investir dans les roses, et maintenant, tout va pour le mieux».

Autre exemple, autre village : celui de Da Ra Hoa, qui dépend de la commune de Da Nhim. Cil K’Pam a plusieurs points communs avec Kra Jan Blim. Ancienne rizicultrice, elle a, elle aussi, emprunté à la banque pour opérer une reconversion à succès… Par contre, ce sont des champignons qui lui auront tenu lieu de plante miracle, des volvaires en l’occurrence. Résultat : plus de 10 millions de dôngs par mois.

« C’est une bénédiction, les volvaires ! Nos conditions de vie s’améliorent de jour en jour. C’est bien simple : on a gagné en rentabilité et perdu en pénibilité !... », nous dit Cil K’Pam. 

Il faut savoir qu’au départ, Lac Duong misait essentiellement sur la riziculture et la caféiculture. Mais aujourd’hui, le district compte près de 780 hectares consacrés à l’agriculture de haute technologie, une agriculture éminemment rentable puisqu’à ce compte-là, un hectare de terre cultivable est censé rapporter 225 millions, un hectare de maraîchage en serre, de 500 à 800 millions, et un hectare d’horticulture, de 800 à un milliard, tout cela en dôngs et par année, naturellement.  

Ça bouge, sur les Hauts plateaux !... - ảnh 2 Photo nhandan.com.vn

Récemment, le Premier ministre a donné son feu vert à un projet de zone agricole de haute technologie de plus de 220 hectares dans la commune de Da Sar. Quant aux autorités du district, elles ont décidé de mettre en oeuvre des politiques de crédit et de baisser les impôts fonciers, la finalité étant d’encourager les entreprises à investir davantage dans l’agriculture-bio.

Pour les minorités ethniques qui peuplent le district, passer en moins d’une décennie à un rythme de production quasi-industriel, c’est une petite révolution !   Cela étant, elles ne s’en plaignent pas, bien au contraire. Il faut dire aussi, que le nombre de foyers pauvres a été ramené à 46 et qu’à ce prix-là, on passe volontiers d’une agriculture à la Millet à une agriculture moderne, même à marche forcée…  Néanmoins, comme nous l’a fait observer Lê Quang Minh, qui est vice-président du comité populaire du district de Lac Duong, il reste encore à faire en termes d’assistance technique et de formation.

«Lac Duong bénéficie d'un climat favorable et de sols fertiles… C’est idéal pour le développement de l’agriculture de haute technologie. Dans l’immédiat, nous allons poursuivre la restructuration entreprise en faisant en sorte que les conditions de vie s’en ressentent positivement», nous explique-t-il.  

C’est donc un vent de modernité qui souffle sur les Hauts plateaux. Pour les autochtones, c’est le 21e siècle qui fait une entrée en fanfare.                                                                       

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