Affiche de la première décentralisation du FESPACO au Vietnam |
Qu’est-ce que c’est le FESPACO? Eh bien, c’est le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, qui a vu le jour en 1969 et qui se déroule tous les deux ans dans la capitale du Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest. Ce festival est donc le plus ancien et le plus important festival de cinéma sur le continent noir. Chaque année, des dizaines de films sont proposés et trois prix sont décernés: Étalon d’or, Étalon d’argent et Étalon de bronze (l’étalon est en fait l’emblème du Burkina Faso). La première décentralisation du FESPACO au Vietnam, et plus précisément à Hanoi, est un projet qui tient fort à cœur Paul Jansen, l’ambassadeur de Belgique au Vietnam.
Paul Jansen, l’ambassadeur de Belgique au Vietnam, lors de la conférence de presse, le 4 mars 2022. Photo: Duc Quy/VOV5 |
“La raison principale, c’est que j’ai moi-même vécu au Burkina Faso en tant qu’ambassadeur de Belgique pendant trois ans et que j’ai découvert à ce moment-là la richesse du cinéma africain, une richesse qu’on ne soupçonne pas toujours en Europe, en Asie ou bien en Amérique. Depuis que je suis au Vietnam, c’est-à-dire depuis 2018, je constate que le continent africain est très méconnu du public vietnamien, donc c’est peut-être une opportunité de présenter en quelques images les réalités des différentes parties du continent africain”, nous explique-t-il.
À travers quatre œuvres cinématographique, l’Afrique se dessine dans sa complexité et son mystère, plein de beautés naturelles, de chaleur humaine et d’espoir, mais aussi de défis d’ordre ethnique et social. Lê Tuyêt Nhung, qui est chargée des projets culturels de la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam, au Cambodge et au Laos, se réjouit de cette première présentation du FESPACO au Vietnam.
Lê Tuyêt Nhung, chargée des projets culturels de la Délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam, au Cambodge et au Laos. Photo: Duc Quy/VOV5 |
«En sélectionnant les films proposés par FESPACO, j’ai vraiment fait une très belle découverte... Les cinéastes africains ont une façon de raconter la guerre ou d’évoquer des problèmes sociaux qui est tout à fait différente de celle des cinéastes vietnamiens. Ça vaut vraiment le coût de présenter le FESPACO au Vietnam et j’espère que ça va continuer dans l’avenir», nous dit-elle.
Le film d’ouverture est A mile in my shoes du réalisateur Said Khallaf. Sortie en 2016, cette œuvre dramatique marocaine raconte l’histoire d’un jeune de la rue grandissant dans le chaos et la misère d’une ville impitoyable. Said, un adolescent qui a toujours vécu dans la misère et la souffrance, décide de se venger d’une société cruelle et intolérante…
Mohamed Amine Baytar (centre), chargé des affaires culturelles à l’ambassade du Maroc. Photo: Duc Quy/VOV5 |
«C’est un film qui est resté plus de dix ans en gestation et qui sort des sentiers battus du cinéma ordinaire magrébin et arabe sur le plan narratif. Je vais vous laisser aller au cinéma pour découvrir ce beau film qui a été primé dans différents festivals, et qui a notamment reçu l’Étalon de bronze du FESPACO 2017», nous indique Mohamed Amine Baytar, chargé des affaires culturelles à l’ambassade du Maroc.
L’œil du cyclone (Burkina Faso), Félicité (Sénégal) et La miséricorde de la jungle (Rwanda) figurent aussi parmi les meilleurs films des dernières éditions du FESPACO et ont obtenu bon nombre de prix lors de Festivals prestigieux dans le monde. Ces trois fictions sont en fait des reflets de problèmes ou de questions sociales, politicomilitaire et sécuritaires. Ils font appel à des sentiments très durs, très puissants, auprès des spectateurs...
Maintenant vous savez tout sur la première présentation du FESPACO au Vietnam. J’espère que nous nous verrons du 11 au 14 mars prochains à 19h30 au studio national du film documentaire et scientifique situé 465 rue Hoàng Hoa Tham, à Hanoi. Venez nombreux!