Patrimoine culturel en péril !

Hoa Ha
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(VOVworld) - Le Studio national des films documentaires et scientifiques du Vietnam a eu l’honneur d’accueillir de nouveau Jean-Pierre Verscheure, un expert belge de renommée internationale, revenu pour assurer le suivi d’un travail entrepris depuis un an et demie maintenant, travail de restauration et même de sauvegarde d’archives.

(VOVworld) - Le Studio national des films documentaires et scientifiques du Vietnam a eu l’honneur d’accueillir de nouveau Jean-Pierre Verscheure, un expert belge de renommée internationale, revenu pour assurer le suivi d’un travail entrepris depuis un an et demie maintenant, travail de restauration et même de sauvegarde d’archives.

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Photo : VOV/Hoa Ha

Créé il y a une soixantaine d’années, le Studio national des films documentaires et scientifiques a pour fonction de produire des films, et pas de les conserver. Il n’a en tout cas reçu aucun crédit pour ce faire. Mais aujourd’hui, force est de constater que certains films sont menacés de disparition pure et simple. Pham Thi Tuyêt, directrice du studio : « En près de nos 60 ans, beaucoup de documentaires ont été produits ici. Nous conservons actuellement 12 000 bobines de film et plus de 3 000 disques et bandes. Ce sont des documents très précieux. D’ailleurs, non, ce ne sont pas que de simples documents, ils ont une réelle valeur patrimoniale !... »    

Heureusement, la visite il y a deux ans du Ministre-Président de la région Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte a permis d’envisager le travail de restauration devenu urgent. Rudy Demotte a en effet constaté de visu l’état inquiétant des archives. Et c’est ainsi qu’en août 2013, Jean-Pierre Verscheure, conservateur et technicien-archéologue, est venu travailler au studio. « Quand je suis arrivé pour la première fois ici au Vietnam il y a un an et demie environ, j’ai découvert un film exposé dans une vitrine. Ce film est totalement détruit. Il a été exposé pendant trois années seulement et il est totalement détruit. Alors que moi, je viens de Belgique, j’ai chez moi, dans mon living, un bout de film exposé depuis plus de 30 ans et qui reste absolument intact. Ceci pour dire que la situation ici est beaucoup plus compliquée que dans la plupart des cinémathèques dans le monde. »

Tout d’abord, pour celles et ceux qui s’étonnent de cette situation, sachez que c’est le climat tropical et donc l’humidité ambiante, qui est responsable de cete situation, une situation qui serait devenue alarmante si des dizaines de milliers de bobines de film n’avaient pu être sauvées grâce à l’intervention de Jean-Pierre Verscheure, lequel a prévenu toutefois que si les mesures adéquates ne sont pas prises, c’est tout un pan de ce patrimoine filmique qui sera perdu, corps et biens. « C’est avec beaucoup de conscience professionnelle et de conscience par rapport au patrimoine scientifique et historique que ça représente que le centre a réagi par rapport à ce problème de dégradation et ils ont parvenu à arrêter la dégradation de plus de 3 000 bobines déjà. Donc ceci pour vous dire qu’il faut sauver encore environ 10 000 bobines, ce qui représente un travail considérable. Mais les solutions qui ont été adoptées ne sont que des solutions temporairement acceptables et qui sont très dangereuses dans l’avenir. Elles sauvent la situation, mais il faut absolument de nouveaux dépôts dans trois ans, sinon c’est la perte de votre patrimoine. »

Le rapport de mission de Jean-Pierrre Verscheure a permis au studio d’obtenir des moyens pour une restauration d’envergure. Pham Thi Tuyêt : « En un an, depuis l’approbation du projet d’investissement, en fait, nous avons mis en place des projets en matière de restauration et prévu la construction d’un lieu de conservation digne de ce nom. Nous sommes aussi en train de chercher des équipements appropriés. »

Cette fois-ci, l’expert belge revient pour non seulement faire une évaluation, mais aussi pour parler de la nécessité de restaurer des films. Il ne faut pas confondre restaurer et sauver un film, le travail qu’exerce le studio. Jean-Pierre Verscheure : « Il n’y a pas moyen de tout restaurer. Il faut des priorités. Il faut restaurer en priorité les films qui ont le plus de valeur patrimoniale. Les seuls qui sont en mesure de tout restaurer, ce sont des majors qui ont des films commerciaux, parce que la restauration coûte vraiment très cher. Mais si on restaure des grands classiques du cinéma que l’on peut vendre en DVD dans le monde entier, ça amorti les frais de restauration. »

Certes, le chemin à parcourir reste long, mais l’activisme de Jean-Pierre Verscheure est une garantie pour les films en conservation. Le professionnalisme du personnel du studio fera le reste. Comme l’a dit Jean-Pierre Verscheure lui-même, « le temps et les valeurs matérielles sont trop modestes par rapport aux valeurs de mémoire que portent ces bobines de films ».

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