La jeunesse vietnamienne ne demande qu’à s’ouvrir au monde!

Thuy Linh
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(VOVWORLD) - Diplômé de l'Académie de diplomatie du Vietnam, francophone distingué s’il en est, Trân Duy Hung se devait de partir à l’étranger pour y effectuer un stage, et si possible dans une institution prestigieuse… Mais là quand même… Il a fait fort, très fort, même: sa candidature, déposée dans le cadre du programme Robert Schuman, a été retenue par le Parlement européen, rien que ça! Précision: Trân Duy Hung est le premier et unique stagiaire de nationalité vietnamienne à être ainsi admis au sein du saint des saints!... Honnêtement, ça en jette…  
La jeunesse vietnamienne ne demande qu’à s’ouvrir au monde! - ảnh 1Trân Duy Hung au Parlement européen

Je n’arrive toujours pas à y croire… Honnêtement, je ne pensais pas que ma candidature serait retenue… Mais bon, elle a été retenue et maintenant, je suis en contact avec tous les autres stagiaires, qui sont européens pour la plupart et qui affichent des CV impressionnants…   

VOVworld: Comment s’est passée la sélection? Quels sont les principaux critères?

Il y a deux périodes de sélection chaque année. Toutes les informations sont disponsibles sur le site du Parlement européen. Il suffit d’aller sur google et de taper «stagiaire Schuman». Je me souviens qu’il faut présenter un extrait de casier judiciaire: pas facile, au Vietnam!...  Sinon, il y a différentes affectations possibles - service informatique, ressources humaines, administration - auxquelles on postule.  Il y a bien évidemment des exigences linguistiques et l’éternelle question de la compatibilité avec le poste…      

VOVworld: Vous êtes francophone, si je ne m’abuse… Comment passe-t-on des bancs d’un lycée à ceux du parlement européen?   

Oui, c’est vrai que j’ai commencé à étudier le français au lycée, un peu par hasard. Une fois à l’Académie de diplomatie, j’ai voulu continuer et j’ai sans doute bien fait parce que pour le stage, ça m’aide beaucoup… Oh, et puis, je pense que j’étais prédestiné pour le français, de toutes façons: je suis né un 14 juillet! (rire).

La jeunesse vietnamienne ne demande qu’à s’ouvrir au monde! - ảnh 2Trân Duy Hung à Paris

VOVworld: Que représente la langue de Molière dans votre vie personnelle et professionnelle? 

Dans ma vie quotidienne, à Bruxelles, le français est forcément indispensable… On est de toutes façons en plein territoire francophone et l’anglais, il ne faut pas trop y compter. Au Parlement, par contre, c’est l’anglais qui domine, qui reste la langue d’usage… Cela étant, il est évidemment bien vu d’être polyglotte et pour le coup, je pense que la maîtrise du français m’a apporté un plus, le français restant après tout, encore très parlé au sein du personnel…      

VOVworld: Il y a toujours des défis, j’imagine… lesquels et comment les avez-vous surmontés?

Pour les citoyens non européens comme moi, y a beaucoup de paperasse administrative: bienvenue en Europe!!! Heureusement que le département des ressources humaines était là pour m’aider… Et d’ailleurs, si j’avais un conseil à donner, ce serait de ne pas hésiter à demander de l’aide… 

VOVworld: Qu’est-ce que vous tirez de cette expérience?   

Eh bien, c’est toujours assez particulier de travailler dans un environnement très international. Il y a un côté «auberge espagnole», qui est forcément très stimulant, surtout quand on vient carrément d’un autre continent!...     

VOVworld: Avez-vous des conseils à donner aux étudiants francophones qui envisagent de faire des stages dans des institutions internationales à l’étranger? 

Je sais que beaucoup d'entre vous se disent qu’il vaut mieux délaisser le français au profit de l’anglais… Mais si vous prenez le cas de l’Union européenne, vous auriez tort de vous priver d’un tel atout. Le français reste une clé pour ouvrir la porte de l'Europe... Et puis un peu de diversité culturelle n’a jamais fait de mal!  

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