Interview: Move To Asia après la quatrième vague épidémique…

Bui Thu Hang
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(VOVWORLD) - Plus de six mois après la dernière interview avec notre radio la Voix du Vietnam (VOV), Guillaume Rondan, fondateur de l’entreprise Move To Asia, un prestataire de services dédiés aux expatriés au Vietnam et aux autres pays du sud-est asiatique, revient pour dresser le bilan de 2021, une année particulièrement intense sur le plan sanitaire et économique. Il parle aussi de révéler ses projets de 2022, une année qui démarre sur une note d’optimisme avec un net assouplissement des conditions d’entrée sur le territoire vietnamien.
Interview: Move To Asia après la quatrième vague épidémique… - ảnh 1Guillaume Rondan, fondateur de Move To Asia | Photo: Move To Asia
VOV: Comment allez-vous depuis tout ce temps?

Guillaume Rondan: Ça va bien et je suis toujours au Vietnam. Je vais rentrer en France en février ou en mars afin de retrouver mes parents, mon frère et mes amis, que je n’ai pas vus depuis deux ans, quand même... Aujourd’hui, pour revenir, il y a toujours besoin d’autorisations quand on est à la tête d’une entreprise, mais c’est beaucoup plus souple. J’ai quelques clients qui sont rentrés en novembre et en décembre et qui ont dû passer une semaine de confinement, seulement. Le problème, c’est que les hôtels coûtent assez cher, environ 150€ la nuit, et sur une semaine, ça grimpe à plus de 1.000€... Mais maintenant, si on rentre au Vietnam, on n’a plus que trois jours de confinement à domicile, ce qui évite d’avoir à réserver un hôtel.

VOV: La quatrième vague de coronavirus a frappé de plein fouet Hô Chi Minh-ville et les provinces méridionales, aussi bien sur le plan sanitaire que sur le plan économique, d’ailleurs. Beaucoup d’entreprises ont été pénalisées. Comment Move To Asia a traversé cette période particulièrement difficile ?

Guillaume Rondan: En effet, les quatre mois de distanciation sociale stricte ont été très durs, c’est le moins qu’on puisse dire!... En 2020, le Vietnam a été «isolé» de l’épidémie. On avait la chance d’avoir une vie presque normale alors que le reste du monde était confronté à différentes vagues de coronavirus. Et en avril 2021, au Vietnam, il y a eu cette vague épidémique qui a paralysé l’ensemble de l’économie. Le Vietnam est quand même un pays manufacturier important, qui abrite aussi beaucoup de services et de grandes entreprises, notamment à Hô Chi Minh-ville.

Mon entreprise, Move To Asia, propose des services et aide les étrangers à s’implanter en Asie, en général, et au Vietnam, en particulier, pour y monter des entreprises et investir. Nous avons donc été directement impactés par cette vague qui a été suivie d’un confinement dur de quatre mois. Nous avons pris les devants assez tôt, par contre. Fin juillet, nous avons prévenu nos clients, estimé les dates potentielles de finalisation des projets et préparé l’entrée de nos clients au Vietnam. C’était une période un peu chaotique.

VOV: Quelles sont les conséquences sur vos chiffres d’affaires?

Guillaume Rondan: Pendant trois mois, c’était quasiment zéro parce que nous avons souhaité ne pas facturer les nouveaux clients. Nous avons préféré tenir informés nos clients de la situation au Vietnam pour décaler leurs projets d’investissement et de business. Vers le mois d’octobre, tout est rentré dans l’ordre et l’ensemble des clients qui avaient mis leurs projets en veille ont pu les relancer.

Il y avait des moments où il était très difficile de faire des projections parce que les nouvelles étaient vraiment mises à jour au jour le jour. Nous ne pouvions pas savoir la situation de la semaine d’après pour donner à nos clients des dates effectives à partir desquelles ils allaient avoir plus de visibilité... Par conséquent, nous avons eu quelques clients qui ont décidé de partir dans un autre pays. Par exemple, nous avions deux clients qui voulaient lancer un projet de création d’entreprise au Vietnam, mais aujourd’hui, l’un est à Bangkok, en Thaïlande et l’autre est à Siam Reap, au Cambodge. Dommage pour Move To Asia et pour le Vietnam....

VOV: Espérons qu’avec les allègements de politiques de déplacement, les investisseurs étrangers pourront venir nombreux. Et sur le plan sanitaire, j’espère qu’il n’y a pas eu de contamination dans votre équipe...

Guillaume Rondan: Fort heureusement, personne dans l’équipe n’a eu la Covid-19. À Hô Chi Minh-ville, la situation était très intense. À une quinzaine de mètres de chez moi, il y a un hôpital où tous les jours, les ambulances faisaient des entrées et sorties. Nous avons vu des patients et des familles qui venaient  s’occuper des malades. Et nous avons aussi su très vite quand la situation commençait à s’améliorer: c’était quand il y avait moins de lits à l’extérieur de l’hôpital.

VOV: Pendant cette période, avez-vous reçu des aides des autorités?

Guillaume Rondan: Je n’ai pas reçu directement d’aides financières. Par contre, j’ai eu pas mal d’entraide à l’intérieur de mon bâtiment. J’ai la chance d’habiter dans un appartement dans un condominium où tous les locataires ont créé un groupe Zalo pour passer des commandes groupées. Donc, en quelques clics, nous avons pu recevoir, d’une manière assez facile, de la nourriture ou des produits commandés dans les centres commerciaux. Pendant quelque temps, c’était compliqué de sortir acheter de la nourriture. Pour certains produits, comme les œufs ou la viande, les portions étaient assez réduites!....   

VOV: Aujourd’hui, l’épidémie a été relativement contenue à Hô Chi Minh-ville. La vie a-t-elle repris son cours normal?

Guillaume Rondan: Oui, et de manière surprenante. Depuis fin novembre, début décembre, j’ai commencé à revoir une vie quasiment normale. Bien sûr qu’il y a des différences par rapport à l’avant-mi-2021. Maintenant, quand on va dans les restaurants, les centres commerciaux et les lieux publics, il faut scanner un code-barre sur l’application PC Covid pour retracer les historiques de déplacement. Ce geste fait aujourd’hui partie du quotidien.

Maintenant, le gouvernement vietnamien a changé sa politique de réponse. Aujourd’hui, il faut apprendre à cohabiter avec le virus, avec par exemple le port de masque, la désinfection des mains, l’absence de climatisation de certains restaurants... Les habitants ont été doublement vaccinés et beaucoup ont reçu la troisième dose. Les personnes âgées ont déjà été identifiées et protégées. Maintenant, il faut que l’économie revive. Donc, aujourd’hui je suis content de voir le Vietnam prendre le chemin de la réouverture. On a une économie qui va de l’avant et bientôt les frontières vont pouvoir rouvrir selon les plans définis par les autorités vietnamiennes. On espère que le Vietnam pourra connaitre de nouveau son heure de gloire comme ce qu’a été le cas en 2019 et 2020.

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