(VOVworld)- Aujourd’hui on fait la rencontre de Tran Dinh Dung, un médecin militaire qui exerce sur l’île de Tho Chu, district de Phu Quoc, au Sud-Ouest du pays, un homme prêt à tout pour sauver des vies sur ce monceau de terre exposé aux rigueurs d’une nature capricieuse. Les médecins militaires comme lui sont d’ailleurs, pour ces insulaires, l’unique recours.

On ne rencontre pas facilement le sous-capitaine Tran Dinh Dung, responsable du dispensaire militaire de l’île de Tho Chu. Ce jour-là à 17h, après le départ de son dernier patient, il nous accorde enfin un peu de temps. Après cette journée de travail, il continue d’afficher souriant un visage reposé et hâlé. Tran Dinh Dung est arrivé à Tho Chu en octobre 2010 quand le dispensaire militaire a été fondé. Le lendemain même de son installation, il aidait à mettre au monde un premier nouveau-né ! C’était le 8 octobre 2010 à 10h du matin, Tran Dinh Dung s’en souvient très bien : «  Ce jour-là, il y avait une tempête. Il était donc impossible de transporter la patiente sur la terre ferme. Mes collègues et moi, nous avons évalué ensemble la situation et décidé d’opérer. A l’époque, le dispensaire ne disposait pas d’équipements pour la chirurgie obstétricale ; et nous ne nous connaissions pas. Personnellement, à l’Académie de médecine militaire, je n’avais passé que deux mois dans le service obstétrique, ce qui n’est pas suffisant. J’étais de plus spécialisé dans les opérations d’appendicite. Ce premier cas fut donc très difficile, mais avec mes confrères, nous avons réussi l’opération. La mère et l’enfant se portent bien. »

Il y a quelques mois, Tran Dinh Dung a aussi sauvé Le Van Hong, un garde-frontière touché d’une inflammation de l’appendicite dans un contexte exceptionnel. Dung nous raconte : « Ce jour-là, j’ai vu qu’il y avait urgence. Mais sur l’île, il n’y avait pas d’électricité, donc de lumière ; on a procédé à l’opération à l’aide de torches électriques ! Tous les autres médecins étaient partis, j’ai été seulement aidé par deux infirmiers. Mais ce fut  un succès. Le patient a recouvré sa forme depuis et refait du sport. »

Sur cette île, les outils du dispensaire sont précaires ; aussi Tran Dinh Dung et ses collègues ont-ils commencé par cultiver tout un jardin de plantes médicinales traditionnelles. Avec cette production, ils peuvent au moins soigner les maux les plus classiques : « Récemment, j’ai eu un patient touché par un malaise et il était impossible de lui mesurer sa pression artérielle. Il aurait fallu pratiquer une coloscopie mais nous n’avions pas le matériel adapté. Alors on a fonctionné avec les moyens du bord… et cela a marché ! Le patient a pu être guéri. »

Grâce à son dévouement, Dung a acquis la confiance et l’admiration des insulaires et des militaires en poste sur l’île. Tous les après-midi, il reçoit la visite des locaux qui lui offrent quelques poissons fraîchement pêchés. Aujourd’hui, c’est la famille de Nguyen Thi My Hiep, du hameau de Bai Ngu ; une occasion pour le jeune garçon, Tran Vu Minh, de rencontrer « le parrain Dung »…

Hiep nous raconte en effet que quand elle a accouché, la vie du bébé était en danger à cause du cordon ombilical qui l’étranglait. Sans Dung, le petit n’aurait pas survécu. Hiep nous confie : « Comme je n’arrivais pas à accoucher par voie basse, ma famille a décidé que je serais opérée. Les médecins eux-aussi hésitaient, mais j’avais confiance. Ensuite,  le docteur Dung et son équipe prenaient soin de moi durant 20 jours après mon accouchement. Ici, sur l’île, tout le monde reconnaît ses compétences. »

Le médecin militaire Tran Dinh Dung a fait de la santé des habitants de cette petite île perdue sa priorité, et en contrepartie, ils lui apportent une reconnaissance inestimable.