Bùi Quôc Nam, le ‘roi’ des tamariniers miniatures

Nguyên Quang
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(VOVWORLD) - Surnommé ‘le roi des tamariniers miniatures’, Bùi Quôc Nam est le plus célèbre bonsaïka de la province de Long An (Delta du Mékong). Situé dans le district de Cân Giuôc, son jardin, qui vaut plusieurs milliards de dôngs, est le lieu de travail et de formation de nombreux jardiniers locaux.

Bùi Quôc Nam, le ‘roi’ des tamariniers miniatures    - ảnh 1Bùi Quôc Nam taille un de ses bonsaïs. Photo: VOV

En 2013, Bùi Quôc Nam est sorti vainqueur, pour la troisième année consécutive, d’un grand concours de plantes d’agrément à Hô Chi Minh-Ville. Son extraordinaire tamarinier en bonsaï a stupéfié tout le monde et depuis, les collectionneurs de tous les coins du pays, même du Laos et du Cambodge, affluent vers son jardin à Cân Giuôc. Ce jardin compte plus de 200 pots de bonsaï de différentes variétés, pour la plupart des tamariniers, dont quelques-uns valent des milliards de dôngs. Pour le constituer, Bùi Quôc Nam a passé trente ans à sillonner le Delta du Mékong à la recherche de jeunes plants susceptibles de devenir des bonsaïs beaux et originaux. Les tamariniers lui semblent être les plus appropriés. Mais un tamarinier miniature ne vaut que lorsqu’il donne des fruits, c’est-à-dire qu’il faut le soigner méticuleusement pendant au moins quatre ans. Mais, pour ce qui est de la méticulosité, de la patience et de la persévérance, Nam est une véritable légende vivante pour ses pairs. 

«Avant de me professionnaliser dans les bonsaïs, j’étais conducteur de mototaxi. À l’époque, je n’avais pas beaucoup d’argent. Pour acheter mon premier plant, j’ai dû économiser pendant très longtemps. Dans ce métier, il ne faut jamais hésiter à se déplacer très loin pour trouver les plants idoines. Je les soigne et les revends dès qu’ils trouvent un preneur qui propose un prix raisonnable. J’ai ainsi vendu mon premier bonsaï pour 10 millions de dôngs. J’ai réinvesti ce montant. Et ainsi de suite, j’achète de nouveaux plants, les soigne et les revends. Maintenant que je suis un bonsaïka professionnel, je ne tiens pas à garder les bonsaïs chez moi», raconte-t-il.

En 1994, monsieur Nam était moqué par les voisins et ses proches parce qu’il mettait tout son argent dans des plantes ‘bizarres’. Mais ni la raillerie ni les échecs ne l’ont découragé.

Bùi Quôc Nam, le ‘roi’ des tamariniers miniatures    - ảnh 2Le jardin de monsieur Nam compte plus de 200 pots de bonsaï de différentes variétés. Photo: VOV

Avec 30 ans d’expérience, aujourd’hui, monsieur Nam est respecté par les professionnels du métier et les collectionneurs. Ses yeux aiguisés et ses mains habiles lui ont permis de créer des bonsaïs extraordinaires, fait remarquer Nguyên Ngoc Nhân, président de l’association des Plantes d’agrément et des Animaux de compagnie du district de Cân Gio. Vieux, mais assidu, Bùi Quôc Nam participe à tous les ateliers ayant trait à l’art du bonsaï organisé par l’Université des Sciences naturelles de Hô Chi Minh-Ville, ajoute M.Nhân. 

«Monsieur Nam a remporté beaucoup de grands concours au Vietnam. Sa notoriété a dépassé les frontières de la province de Long An. C’est le plus célèbre arboriculteur du Sud. Il a été accrédité ‘maître artisan national’. Il a formé beaucoup d’arboriculteurs et créé des emplois pour les habitants», indique-t-il.

Après trois ans de formation, beaucoup d’anciens apprenants de monsieur Nam sont désormais propriétaires de leur propre jardin d’agrément. Trân Dang Hông Phong est un exemple. 

«C’est grâce à mon maître, Nam, que j’ai pu me constituer un jardin d’une centaine de plantes. Il faut les soigner encore quelques années avant de pouvoir les commercialiser. Mais le savoir-faire que mon maître m’a transmis m’a permis d’avoir une vie bien meilleure. En plus de soigner des plantes pour monsieur Nam, je soigne aussi des plantes pour d’autres personnes. Ce travail me donne un revenu suffisant pour nourrir ma famille de 7 personnes», dit-il. 

Ceux qui restent travailler pour le ‘roi des bonsaïs’ reçoivent un salaire décent, qui varie entre 7 et 9 millions de dôngs par mois. Et c’est à leur tour de former les jeunes apprenants. De son côté, monsieur Nam est libre de se consacrer entièrement à sa passion, celle de créer des bonsaïs inédits. 

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