Un traitement peu conventionnel…

Thùy Van
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(VOVWORLD) -  L’ao dai est et reste «le» costume traditionnel du Vietnam, par excellence. Indémodable autant qu’indétrônable, il évolue au fil du temps sans jamais perdre ses caractéristiques essentielles. La preuve avec Nguyên Nhât Hà, une jeune styliste qui a choisi de peindre ses ao dài.

 Un traitement peu conventionnel… - ảnh 1 Peindre un lotus sur un ao dai en soie (Photo : Nhât Ha)

Tout en me parlant de son travail, Nguyên Nhât Hà reste très concentrée sur chaque trait. Il faut dire qu’elle est en train de peindre un lotus sur un ao dai en soie blanche: le genre de situation dans laquelle on a pas le droit à l’erreur!... Et pour corser le tout, elle a autour d’elle plusieurs personnes, venues là pour s’initier aux secrets de cet art si particulier qui consiste donc à peindre des motifs sur des pans de tunique… Eh oui, «peindre», et non «broder», et c’est là ce qui fait toute l’originalité de cette jeune styliste de 23 ans qui a décidé de faire de l’ao dai le support de sa création.

 Un traitement peu conventionnel… - ảnh 2Nhât Hà peint des tuniques comme d’autres des toiles (photo:Nhât )

Diplômée de l’École des Beaux arts de Hanoi en 2017, elle peint donc des tuniques comme d’autres des toiles. Sur sa table, une bonne dizaine d’ao dài sont ainsi en attente d’un traitement certes peu conventionnel, mais qui à l’arrivée, réserve de belles, de très belles surprises... Temps d’exécution: de deux à trois jours. Parfois quatre si le commanditaire émet des réserves sur le résultat final: le client est roi, et il faut bien vivre… Cela étant, Nguyên Nhât Hà possède un sens esthétique qui la met à l’abri de tout reproche…

«Ça passe par différentes étapes: il y a la conception du motif, bien sûr, puis la première esquisse, la coloration, le séchage… Et tout ça se fait en un laps de temps assez court, je dois dire, ce qui m’oblige d’ailleurs à faire l’esquisse directement sur la tunique», nous dit-elle. 

 Un traitement peu conventionnel… - ảnh 3PhotoNhât Hà  

Un travail délicat, donc, mais assez lucratif, puisque Nguyên Nhât Hà tourne autour de 15-20 millions de dôngs par mois, voire plus à l’approche des fêtes. Mais qu’on se rassure tout de suite, l’appât du gain n’est pas son moteur...   

«Ce qui est le plus important, c’est d’identifier les besoins des clients. Parfois, nos goûts ne coïncident pas avec les leurs, et là, il faut savoir être à l’écoute…», nous confie-t-elle.  

La fleur de lotus reste l’un des motifs récurrents, l’un des plus demandés, en tout cas, et en cela, l’ao dài peint ne diffère pas beaucoup de l’ao dài brodé. Par contre, il est toujours possible de peindre des paysages, et c’est là que se fait toute la différence… Reste également la possibilité de combiner peinture et broderie: ça prend simplement un peu plus de temps…   

«Il arrive effectivement qu’on me demande de combiner les deux. Dans ce cas-là, c’est plus long, ça peut facilement prendre deux semaines. C’est plus cher, aussi : un ao dai peint coûte de 1 à 3 millions de dôngs, mais quand on ajoute de la broderie, ça peut grimper jusqu’à 6 ou 7 millions!», nous explique Nguyen Nhat Ha.     

Brodé ou peint, l’ao dài reste une source d’inspiration pour de nombreux artistes du monde entier, comme le photographe français Réhahn qui a réalisé toute une série de portraits de femmes en ao dài. «Les gens me connaissent à travers mes portraits, mais depuis deux ou trois ans, je suis attiré par les femmes en ao dài», confesse-t-il volontiers: de quoi donner du pain sur la planche à Nguyên Nhât Hà....

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