(VOVworld) - "Une oeuvre empreinte d’émotion, d’optimisme et de ferveur révolutionnaire".... Le public ne tarissait pas d'éloge à l’issue de la première représentation de «Feuilles rouges», un opéra épique écrit en l’honneur des jeunes volontaires de la légendaire piste de Truong Son.
Photos : vnexpress.net
«Feuilles rouges» est le fruit d’une collaboration de plusieurs artistes de renom: la dramaturge Nguyen Thi Hong Ngat, le compositeur Do Hong Quan, le metteur en scène Anh Tu, le chorégraphe Anh Phuong, ces deux derniers portant le titre d’artistes du peuple, consécration suprême pour les artistes vietnamiens. En tout, 150 artistes, accompagnés par l’orchestre symphonique du Vietnam, participent à cette oeuvre inspirée du poème «Feuilles rouges» de Nguyen Dinh Thi, déjà mis en musique par Hoang Hiep. «Te voir au sommet de la montagne venteuse, dans la jungle de Truong Son prise dans le tourbillon des feuilles rouges…», ce vers rappelle aux Vietnamiens les années de la résistance nationale contre les impérialistes américains, une «période de fleurs et de flammes» que la dramaturge Nguyen Thi Hong Ngat n’est pas près d’oublier:
«J’ai beaucoup de souvenirs liés à Truong Son. A 18 ans, j’y ai été envoyée en tant qu’actrice du théâtre chèo au service des soldats. J’en ai profité pour écrire beaucoup de poèmes qui m’ont inspirée, cette fois-ci, en tant que librettiste. J’ai choisi de célébrer la mémoire des jeunes femmes volontaires et des soldats du génie en inventant l’histoire d’un couple. Le soldat en question, qui a l’âme d’un poète, est en quelque sorte l’incarnation de Pham Tien Duat, un de nos artistes qui ont servi au front.»
Mais «Feuilles rouges» est surtout basé sur une histoire vraie, celle de huit jeunes femmes volontaires dont le travail quotidien était de fluidifier la circulation des camions partant pour le front. Lors d’un bombardement ennemi, elles ont été ensevelies dans une cave alors qu’elles tentaient de mettre à l’abri des produits transportés par les camions. En 2 heures, l’opéra raconte l’épopée de ces femmes vaillantes qui, jusqu’aux dernières minutes de leur existence, ont continué de s’encourager les unes les autres. Le chorégraphe Pham Anh Phuong, directeur de l’Opéra ballet du Vietnam:
«A travers cet opéra, les jeunes qui n’ont pas connu la guerre peuvent imaginer l’âpreté de la vie de ceux qui ont sacrifié leur jeunesse à Truong Son. Et tout cela, grâce aux chants, aux dialogues, aux mélodies et aux danses de cet opéra inspiré de l’histoire de la cave, la dernière demeure des huits jeunes femmes volontaires.»
Pour ce qui est de la musique, le compositeur Do Hong Quan a utilisé de nombreux airs traditionnels et des chansons connues de Hoang Hiep, Vu Trong Hoi et Van Dung qui sont dédiées aux soldats de Truong Son. La librettiste Nguyen Thi Hong Ngat a quant à elle écrit son livret en s’inspirant des poèmes de Pham Tien Duat et de Nguyen Dinh Thi, mais aussi des éléments caractéristiques du chèo, forme d’opéra traditionnel du delta du Fleuve rouge.
«Le théâtre chanté populaire est riche en symboles, en stylisations et en incarnations. Un théâtre stylisé permet de rendre immortelles les jeunes femmes volontaires. Dans cet opéra, j’ai créé le personnage du génie de la montagne. Je voulais que Truong Son ne soit pas seulement une chaîne de montagnes mais un vrai personnage et en plus, un narrateur à la manière des narrateurs des pièces de chèo. J’ai essayé de créer une légende réaliste.»
Tous les acteurs ont chanté sans micro, accompagnés par l’orchestre symphonique qui soulignait les moindres nuances de leur voix. L’opéra se termine en beauté par l’image de la chaîne de Truong Son prise dans le tourbillon des feuilles rouges, rouges comme le cœur de ces jeunes gens et jeunes femmes qui ont sacrifié toute leur jeunesse au salut national.