Washington et Séoul renforcent leur coopération pour répondre aux défis sécuritaires

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - En visite d’État du 24 au 29 avril à Washington, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol s’est entretenu avec son homologue américain Joe Biden. Dans une déclaration commune publiée le 26 avril, les deux dirigeants ont exprimé le souhait de renforcer leur collaboration pour répondre ensemble aux défis sécuritaires.

Il s’agissait de la première visite d’État aux États-Unis d’un président sud-coréen en 12 ans, mais de la sixième rencontre entre les deux chefs d’État en un an. L’occasion, pour eux, de mettre en exergue leur «alliance indéfectible forgée en temps de guerre et qui a prospéré en temps de paix».

Une déclaration…

Washington et Séoul renforcent leur coopération pour répondre aux défis sécuritaires - ảnh 1 Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol (gauche) et son son homologue américain Joe Biden, à Washington, le 26 avril. Photo: AVI

Construit autour de la sécurité, le partenariat américano-sud-coréen a rapidement évolué en une alliance particulièrement substantielle, incluant aujourd’hui la coopération économique, technologique, ou encore climatique...

Dans la Déclaration de Washington adoptée le 26 avril, Washington et Séoul ont convenu de renforcer leur coopération défensive, y compris nucléaire, par le biais de consultations plus étroites, conformément à leur accord sur la défense conjointe.

La République de Corée a pleinement confiance dans les engagements pris par les États-Unis en matière de dissuasion nucléaire et reconnaît comme étant nécessaire d’en dépendre. De leur côté, les États-Unis s’engagent à tout mettre en œuvre pour se concerter avec la République de Corée sur tout éventuel usage d’armes nucléaires en péninsule coréenne. Le président Yoon Suk-yeol réaffirme quant à lui l’engagement de la République de Corée à respecter le Traité de non-prolifération nucléaire et à s’en remettre à l’accord de coopération conclu avec les États-Unis concernant les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire, peut-on lire dans le texte.

Washington et Séoul renforcent leur coopération pour répondre aux défis sécuritaires - ảnh 2Yoon Suk-yeol (gauche) et son son homologue américain Joe Biden, lors d'un point presse tenu le 26 avril à Washington. Photo: AVI

Les deux alliés sont engagés dans un processus décisionnel approfondi en matière de dissuasion nucléaire, notamment par le biais d’un dialogue et d’un partage d’informations renforcés concernant les menaces croissantes pesant sur la République de Corée et la région. Aussi les deux présidents ont-ils annoncé la création d’un nouveau Groupe consultatif sur le nucléaire (NCG) pour renforcer la dissuasion étendue, discuter de la planification nucléaire et stratégique et gérer la menace posée par la République populaire démocratique de Corée.

Les États-Unis ont également annoncé la prochaine visite d’un sous-marin nucléaire lanceur de missiles balistiques en République de Corée, et l’élargissement de la coordination entre les deux armées. Cependant, Joe Biden a souligné que les États-Unis ne déploieraient pas d’armes nucléaires sur le territoire sud-coréen.

… des réactions

Selon les observateurs, cette Déclaration de Washington représente une victoire pour l’alliance américano-sud-coréenne, mais surtout pour Séoul qui a pu débattre pour la première fois de la dissuasion nucléaire avec Washington. Si la menace nord-coréenne est tangible, pour Séoul, un engagement américain est plus que jamais nécessaire. Il l’est d’autant plus que cette menace ne se limite plus à la péninsule coréenne puisque les missiles intercontinentaux nord-coréens sont désormais capables d’atteindre le territoire américain.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ayant annoncé le lancement de satellites espions et des essais de nouveaux missiles balistiques, plus des trois quarts des Sud-Coréens pensent qu’il leur serait désormais nécessaire de disposer d’armes nucléaires, selon un sondage récemment publié en République de Corée. À de nombreuses reprises, le gouvernement sud-coréen a fait part de son désir de s’impliquer plus profondément dans le projet américain de renforcement de la dissuasion nucléaire, mais jusqu’ à présent, il s’est toujours heurté au refus de la part de Washington, de faire un usage commun de l’arme nucléaire ou de développer conjointement de nouvelles armes.   

Même si les deux alliés ont affirmé qu’ils s’ouvriraient sans condition au dialogue et aux voies diplomatiques avec Pyongyang, leur Déclaration de Washington pourrait provoquer de nouvelles tensions et entraver le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne.

 

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