Retrait des troupes américaines d’Afghanistan: l'espoir d'une paix durable ?

Anh Huyên
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(VOVWORLD) - Le président Joe Biden a confirmé mercredi 14 avril le retrait de toutes les troupes américaines d'Afghanistan d'ici le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001. L'OTAN et ses alliés ont également décidé de mettre un terme à la mission “Resolute Support” dans ce pays d’Asie du Sud. Reste à savoir si ces décisions pourront, on non, conduire le pays à une paix durable...
Retrait des troupes américaines d’Afghanistan: l'espoir d'une paix durable ? - ảnh 1Le président Joe Biden (photo: Getty Images)

Joe Biden va donc mettre fin à “la plus longue guerre de l'Amérique”, qui a coûté la vie à 2400 soldats et quelque 2000 milliards de dollars.

Quelques minutes après le discours du locataire de la Maison Blanche, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé que l'OTAN retirerait elle aussi ses quelque 7.000 soldats déployés en Afghanistan d'ici le 1er mai. Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des 30 pays membres de l'OTAN ont en effet accepté de retirer toutes leurs troupes d'Afghanistan, en suivant la feuille de route annoncée par les États-Unis.

Un tournant dans la guerre en Afghanistan

La décision de Joe Biden n'est pas surprenante: ses deux prédécesseurs immédiats avaient voulu eux aussi mettre fin à la présence militaire américaine en Afghanistan.

Sur place, les réactions ne se sont pas fait attendre. Le président Ashraf Ghani a assuré qu’il respectait cette décision. Les forces de sécurité afghanes “sont pleinement capables de défendre leur peuple et leur pays, ce qu'elles font depuis le début”, a-t-il déclaré. “Nous allons travailler avec nos partenaires américains pour assurer une transition en douceur”, a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'OTAN a de son côté affirmé que le retrait des troupes de l'alliance ne marquait pas la fin des relations avec l'Afghanistan, mais simplement l’ouverture d’un nouveau chapitre. “Nous continuerons à soutenir le gouvernement et le peuple afghans pour les aider à construire un avenir durable”, a-t-il déclaré. Le Royaume-Uni a quant à lui réaffirmé son soutien à la lutte anti-terroriste en Aghanistan pour pérenniser les acquis obtenus ces 20 dernières années.

De nombreux pays se sont félicités de cette décision américaine, la considérant comme un tournant dans la guerre en Afghanistan. Cependant, aux États-Unis, la classe politique reste divisée. Pour quelques élus, ce retrait  représente une menace pour la sécurité américaine. 

Certains alliés des États-Unis ont aussi exprimé leurs réserves, en émettant des doutes sur la capacité du gouvernement afghan à contrôler la situation.    D’autres estiment que ce retrait risque de donner de l’air aux talibans, avec lesquels des négociations sont en cours.   

La crainte d'une nouvelle escalade...

Le processus de paix est au point mort depuis que les pourparlers entre le gouvernement afghan et les talibans se sont soldés par un échec en septembre 2020 à Doha, la capitale du Qatar. Les États-Unis, eux, souhaitent promouvoir les pourparlers de paix en Afghanistan pour qu’un accord soit obtenu avant le départ des 2.500 derniers soldats américains du pays. Cependant, la date limite du 1er mai approche et rien ne semble indiquer que les talibans soient résolus à mettre fin à la violence en Afghanistan. Le 13 avril, ces derniers ont même déclaré qu’ils ne participeraient pas à la conférence internationale sur l’avenir de l’Afghanistan, prévue ce mois-ci à Istanbul, tant que toutes les forces étrangères ne se seront pas retirées du pays.

Selon un récent rapport de l'ONU, environ 500 terroristes d'al-Qaïda opèrent en Afghanistan et les talibans entretiennent toujours des liens étroits avec eux. Les observateurs craignent que si le conflit perdure entre le gouvernement afghan et les talibans, certaines organisations extrémistes comme al-Qaïda ou Daech ne reprennent du poil de la bête.

Force est de reconnaître que la situation est encore bien fragile, et que l’Afghanistan n’est sans doute pas mûr pour une autonomie réelle et entière. Mais voilà... Les Américains ne sauraient y rester ad vitam aeternam... Advienne que pourra...

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