Le ministre des Affaires Étrangère des Émirats arabes unis (gauche) et son homologue israélien le 6 octobre à Berlin (photo: Reuters)

Pour rappel, Israël a signé le 15 septembre à Washington des accords historiques avec les Émirats arabes unis et Bahreïn. La conclusion de ces accords devrait permettre l’ouverture d’ambassades, la mise en place de partenariats économiques, mais aussi d’une coopération sécuritaire et militaire.

Des évolutions positives…

Le 18 octobre, l’État hébreu et Bahreïn concluaient un nouvel accord pour formaliser leurs liens diplomatiques. Quatre jours plus tard, ils en signaient un autre, concernant cette fois la mise en place de vols réguliers entre les deux pays. « Nous écrivons l’histoire. Chaque jour apporte une nouvelle percée », s’est réjoui Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien. Même son de cloche du côté de Gabi Ashkenazi, le ministre des Affaires Etrangères, qui a quant à lui parlé d’une nouvelle vague de croissance économique entre les deux pays au niveau du commerce, de l’investissement et du tourisme.

Mais les Émirats arabes unis ne sont pas en reste. Tel Aviv et Abou Dhabi ont en effet signé des accords du même type, dont un sur d’éventuelles exemptions de visas. Le 20 octobre, les Émirats ont officiellement proposé d’ouvrir leur ambassade à Tel Aviv « le plus tôt possible ».

… mais pas encore la paix

Ces accords de normalisation avec Bahreïn et les Émirats ont été dénoncés par les Palestiniens comme une « trahison ». Il faut dire que la résolution du conflit israélo-palestinien était jusque-là considérée comme une condition sine qua non pour une normalisation entre Israël et un État arabe, quel qu’il soit… L’Iran et la Turquie, deux pays les plus influents de la région, ont eux aussi critiqué cette normalisation.

De l’avis des analystes, cette normalisation pourrait en tout cas bousculer les rapports de force au Moyen-Orient sans pour autant mettre fin à l’instabilité régionale ou ramener la paix dans la région. Le conflit israélo-palestinien, les ambitions nucléaires de l’Iran, les violences en Syrie, au Liban, en Lybie et en Irak restent d’actualité.

Par ailleurs, alors que le monde est à un moment charnière dans son combat contre le coronavirus, peu d’efforts internationaux ont été déployés en faveur de la paix au Moyen-Orient.

Un nouveau visage du Moyen-Orient ? Oui ! Mais la paix si désirée est encore lointaine !